mardi 11 novembre 2008

Seul à voir (arbitrairement 1)

Me voilà maintenant bien embarrassé pour vous parler du naufrage. Il fallait bien en parler à un moment ou à un autre.
A quelques mètres de la côte, vraiment tout près (je suis au bord du parapet, sur le trottoir, face à la mer ; ce n’est pas le centre-ville, non, quand même pas, mais c’est encore la ville, de l’autre côté de la rue, derrière moi, s’alignent les pavillons) un navire coule. Je ne connais rien aux bateaux mais c’est vraiment un grand navire, très grand, je dirais bien que c’est un paquebot. Il faut vous dire à ma décharge que je ne vois que l’avant, qui me fait face, complètement redressé vers le ciel, parce qu’il coule de l’arrière, lentement, majestueusement. Les gens regardent, comme au spectacle. C’est vrai que c’est un beau spectacle, mais tout de même, ne pensez-vous pas qu’il faudrait faire quelque chose ?
 
Autre chose. (Même si pour une fois le rapport me paraît évident : la mer. Peut-être cependant cette évidence est-elle trompeuse : en réalité je ne peux pas en dire davantage, en matière de rapport.)
Je vous appelle à grands cris, vous ou d’autres, pour que vous veniez voir, pour que vous profitiez du spectacle. Ma position est sensiblement la même que dans l’épisode arbitrairement précédent, à savoir face à la mer, au bord du parapet. La mer est claire et peu profonde : à peine quelques dizaines de centimètres.
Voici d’abord un crabe, sous l’eau, bien visible par transparence. A y repenser, c’est indiscutablement un tourteau, et déjà d’une belle taille. C’est sa mobilité, d’ailleurs inhabituelle chez cette espèce, qui a attiré mon regard. Et soudain deux poulpes apparaissent, guère plus gros que le tourteau, mais qui par saccades bien synchronisées de leur corps prompt à presque se retourner sur lui-même comme une chaussette lui arrivent dessus, prêts semble-t-il à en découdre. Il s’en suit une sorte de mêlée à l’issue de laquelle, regardez, il n’y a qu’un seul poulpe qui s’enfuit, cette fois poursuivi par deux tourteaux – lesquels curieusement réussissent à le rattraper pour recommencer la même mêlée. Qu’en pensez-vous ? Je me demande un instant si ce que j’ai pris pour un combat ne tient pas plutôt du jeu, ou même de la danse.




Commentaires

Au naufrage je préfère parler le voyage au long cours. Longue vie à ces hublots tout neufs.
Commentaire n°1 posté par pascale le 11/11/2008 à 13h29
Sous la surface aussi on découvre de nouveaux paysages.
Merci pour tes voeux !
Commentaire n°2 posté par PhA le 11/11/2008 à 13h53
bonjour,
je découvre votre blogrâce à votre lien. Merci ! Je reviendrai.
Au plaisir de vous relire,
Commentaire n°3 posté par Anne-Sophie le 12/11/2008 à 09h45
Merci, Anne-Sophie, de votre visite. Il y a déjà un certain temps qu'en silence je fréquente la Lettrine. A bientôt donc.
Commentaire n°4 posté par PhA le 12/11/2008 à 14h39

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