samedi 3 janvier 2009

fédérons les federmaniaques

Allez, encore quelques orteils de Federman pour la route :
 
 
Bon, eh bien maintenant je vous raconte mes orteils. Je vous raconte la découverte vachement intéressante, et déconcer­tante, que j’ai faite hier soir en me coupant les ongles des doigts de pied.
Vous voulez que je vous raconte ma découverte ?
 
Eh bien voilà. Je portais mes lunettes. Donc je voyais mes ongles de plus près. Je porte toujours mes lunettes quand je me coupe les ongles, aussi bien ceux des mains que ceux des pieds, pour ne pas faire d’accident.
 
J’étais à poil. Faut préciser. Vous allez me dire Féderman vous charriez. On s’en fout que vous soyez nu ou tout habillé quand vous vous coupez les ongles des orteils. Pourvu que vous ayez enlevé vos chaussures et vos chaussettes, cela suffit.
 
D’accord. Oublions le fait que j’étais complètement nu.
 
J’avais un pied sur le rebord de l’évier. Donc je pouvais me voir dans le grand miroir au-dessus de l’évier en train de me couper les ongles. J’avais, si on peut dire, une image de ce que je faisais. Je me voyais en train de me couper les ongles des orteils.
 
Bon, je sais que vous allez me dire, Féderman, nous emmerdez pas avec votre dédoublement narcissique et racontez votre histoire.
 
OK ! Je continue. Quand je me coupe les ongles des orteils, je commence toujours par le petit doigt du pied gauche, et j’avance, si on peut dire, chrono-onglement, jusqu’au gros orteil.
 
Eh bien hier soir j’ai découvert que chacun de mes doigts de pied ont un caractère particulier.
 
Je sais qu’il y a une faute de grammaire dans ce que je viens de dire. Oui, je sais que chacun ne peut pas prendre un verbe au pluriel. Mais j’ignore la grammaire quand je raconte. La grammaire me ralentit. Elle m’handicape.
 
Mon corps en neuf parties, Al dante, 2004 ; p.37-38
 

Et toujours à propos de Federman, ou Féderman ; signalons 
le blog de Marie Delvigne, maîtresse en federmania chez Argol et sur la Toile. 

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