mercredi 6 juillet 2011

l’étendue des pertes

L’épissure une fois faite, le petit couteau sert à sectionner l’autre bout du lacet de cuivre ainsi noué. La jambe qui reste est déviée vers l’intérieur avec inertie. Ce sentiment d’amitié, je ne l’ai que pour toi. Mais alors là, impérieux, sans boniments. Non c’entra niente de male. C’est bien à tort qu’on évoque une offense. Tout l’appareil nerveux est mobilisé, une lumière crue, des quantités phénoménales d’outils et d’un liquide à l’épouvantable odeur qui ressemble à du sérum. Il suffit de rapprocher ces deux mots : les lentes et les succulentes. Je devrais parler au passé : le ciel énorme, l’étendue des pertes, le choix du terme le plus approprié pour désigner l’heure et le lieu, etc. L’haleine fétide et lourde du porc avant la fin, ou le gibier qu’un chasseur moins sourcilleux va lever près des champs d’épandage. Ah, cueilleur de lierre ! C’est la minute où surgit le chien à trois pattes, chien borgne, chien sans nom, chien de tous les diables, chien souverain dans sa laideur, le poil dressé, plein de vers et de goudron. Les ruines sont photographiées cent fois par jour. Ne lui répondez pas, il vous taquine. Mais regarde-toi, ta tête, on dirait que tu as enfilé une cagoule translucide!
 
Dominique Quélen, Loque (une élégie), Fissile, 2009, p. 32-33.
 
Un article de Dominique Dussidour sur Remue.net et une interview de l’auteur par Jérôme Goude dans le Matricule des Anges.



http://www.fissile-editions.net/wimages/Loque.jpg

 

Commentaires

" chien souverain dans sa laideur ", accomplissement du distordu, perfection du chaotique.
Commentaire n°1 posté par Gilbert Pinna le 06/07/2011 à 21h23
Il mérite un dessin.
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 00h03
...irreprésentable.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 08/07/2011 à 07h15
Tant pis !
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 17h18

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