vendredi 28 octobre 2011

Qu’on se le dise : les prix littéraires font vendre – hélas.

Dans la République des Livres, Pierre Assouline a écrit un billet sur la dernière sélection du Goncourt. C’est un billet à valeur informative : j’y ai appris quels titres y figurent encore, quels autres ont été écartés. Que parmi ceux qui restent, chacun avait ses chances. Et puis aussi, j’y ai appris, chiffres à l’appui, que les prix littéraires font vendre. Il me semblait bien aussi que c’était le cas, mais il paraît qu’une idée reçue prétend le contraire (encore une chose que j’y ai apprise, tiens).
Eh bien, ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est exactement ce que je leur reproche, aux prix : de faire vendre. De propager l’illusion que la littérature, ça se vend et ça s’achète, comme ça, par dizaines de milliers d’exemplaires. (Des dizaines de milliers de lecteurs en train d’aimer le même livre en même temps ! Quand j’y songe, j’en ai froid dans le dos.) D’encourager des auteurs à faire tout bien comme il faut pour l’avoir, le prix – d’ailleurs il y en a qui boudent quand ils ne l’ont pas. (Cette idée qu’il faille se conformer…) D’encourager les éditeurs à traiter différemment (litote) leurs titres primables et les autres. De faire croire qu’il n’y a que cinq ou six maisons qui publient des livres bons à primer – ce qui n’est pas tout à fait faux : il n’y a en effet que cinq ou six maisons en mesure de faire imprimer fissa la quantité suffisante de livres qui devront s’empiler sur les étalages des libraires le lendemain de l’heureuse nouvelle.
Enfin, ce que j’en dis, c’est juste l’opinion d’un auteur sans prix, hein.

Commentaires

Certains ouvrages sont créés pour leur public. Certains autres créent leur public.
Paul Valéry

Commentaire n°1 posté par Pascale le 28/10/2011 à 12h12
Nous ne passerons pas notre vie entière dans des préfabriqués.
Réponse de PhA le 28/10/2011 à 22h55
... vous êtes hors de prix.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 28/10/2011 à 16h22
C'est vrai qu'on ne m'achète pas facilement.
Réponse de PhA le 28/10/2011 à 23h00
Si au moins ils faisaient lire ce serait toujours ça de gagné
Commentaire n°3 posté par L'employée aux écritures le 29/10/2011 à 14h45
Parce qu'il faut les lire, en plus ?
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 17h27
Oui, vous êtes sans prix, et je ne revendrai vos livres pour rien au monde, non mais.
Commentaire n°4 posté par Sophie K. le 29/10/2011 à 15h24
Vous avez raison : d'ici quelques années les collectionneurs se les arracheront à prix d'or.
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 17h29
j'allais dire que vous n'avez pas de prix, mais d'autres (y comprix vous) l'ont déjà dit... primé, imprimé, comprimé?
Commentaire n°5 posté par aléna le 29/10/2011 à 18h17
Exprimé, je préfère !
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 18h25
Pas déprimé, surtout. Parce que hein bon.
Commentaire n°6 posté par Sophie K. le 30/10/2011 à 11h20
Supprimons la déprime !
Réponse de PhA le 30/10/2011 à 11h33
Prafaitement. (Et déprimons les subprimes.)
Commentaire n°7 posté par Sophie K. le 30/10/2011 à 11h36
Celui qui est couronné : l'épris littéraire.
Celui qui est goncouré : le marathon rouge (en voie de disparition).
Celui qui est renaudotisé : a décroché le fromage de maître Corbeau.
Celui qui est féminisé : question de genre, après tout.
Commentaire n°8 posté par Dominique Hasselmann le 30/10/2011 à 12h33
N'as-tu donc pas envie d'être une "idée cadeau" ?
Commentaire n°9 posté par tor-ups le 03/11/2011 à 15h27
C'est-à-dire que je crains que le ruban me donne un air d'oeuf de Pâques.
Réponse de PhA le 04/11/2011 à 16h04
 

jeudi 27 octobre 2011

tous les volumes du Littré


http://www.decitre.fr/gi/12/9782868535412FS.gif 
Il se hisse sur la pointe des pieds pour les photos. C’est comme ça depuis toujours. Sur la photo de classe, à l’école, déjà. L’institutrice voulait qu’il soit assis, au premier rang, avec les petits, mais lui ne voulait jamais. Il préférait être debout, et pour qu’on le voie mieux, il avait même, une fois, réussi à cacher un dictionnaire dans sa veste pour le glisser sous ses pieds juste avant la photo, ni vu ni connu. A partir de ce jour-là les autres l’avaient surnommé Littré, parce qu’ils disaient qu’il aurait fallu tous les volumes du Littré pour le hisser à la hauteur des plus grands. Seulement lui n’aimait pas les livres, à part pour grimper dessus. Seulement lui n’avait pas beaucoup d’amis, parce qu’il essayait toujours d’amadouer les maîtresses d’école, pour leur faire oublier qu’il n’était fort ni en orthographe ni en langue française, leur ramenant toujours un bouquet de fleurs au printemps ou de glands en automne. D’ailleurs souvent il se faisait traiter de gland aussi. Parce qu’il essayait toujours de capter l’attention en disant n’importe quoi, comme par exemple qu’un jour il serait roi et les ferait tous mettre en prison, les moqueurs et les institutrices, ça leur apprendrait. (…)
 
Cécile Beauvoir,  Ce vieil air de blues, « Petit garçon », p. 25-26, Le temps qu’il fait, 2011.
 
Un recueil de récits d’instants qui ne prennent chacun qu’un instant à lire – mais qui résonnent encore un peu plus d’un instant.

mardi 25 octobre 2011

– Qu’est-ce qui vous énerve exactement ?


http://www.sitaudis.fr/Source/GF/hannibal-tragique-de-joseph-mouton.jpg?1279012925 


Je reviens sur Hannibal tragique suivi de Hannibal domestique, dont mon précédent billet aurait pu donner une image par trop réductrice (et maintenant que je l’ai terminé et que je sais de quoi l’auteur est capable, je me tiens à carreau).
 
– Qu’est-ce qui vous énerve exactement ?
– Beaucoup de contes cités par Vladimir Propp contiennent une lutte de type « David contre Goliath », et ce genre de combats finalement gagnés par un héros donné perdant a priori fait sans doute partie du plaisir de la narration depuis les temps plus anciens. Nous nous attendons donc à retrouver cette victoire paradoxale dans les œuvres qui gardent un rapport avec le conte ; nous l’acceptons comme nous acceptons, par hypothèse, les conventions d’un genre. Cependant, j’ai noté chez moi un certain agacement lorsque le paradoxe de la victoire est poussé par l’auteur jusqu’à l’invraisemblance la plus extravagante alors que dans le même temps il tient à nous expliquer le miracle par des raisons empruntées au réalisme le plus technique. Je ne saurais dire exactement ce qui me contrarie dans ce mélange, mais le fait est qu’au lieu de souhaiter la victoire des bons, je me mets alors à souhaiter la victoire des méchants, c’est-à-dire la victoire du nécessaire et du vraisemblable. C’est en lisant une des victoires paradoxales de L’Epée de Darwin (qui sont toutes composées comme je viens de le dire : avec autant d’invraisemblance que de réalisme arrogant) que j’ai songé au procédé du renversement : il consisterait à renverser le sens du combat à même l’écriture du roman, c’est-à-dire en se coulant le mieux possible dans le style narratif de l’auteur. Si j’avais vraiment les moyens de faire ce que je veux, je me proposerais de publier beaucoup d’œuvres ainsi corrigées par un renversement. Certaines de ces œuvres pourraient prendre une forme ridiculement et délicieusement réduite (par exemple 14 p au lieu de 536), à cause que le renversement interviendrait très tôt dans l’action et ne laisserait aucun héros en vie pour la poursuivre ; d’autres pourraient au contraire se développer au-delà de leur format initial, non pas parce que le renversement n’aurait pas accompli son travail de destruction, mais parce que nous suivrions le destin de personnages que l’auteur considérait pour sa part antipathiques, ou pour d’autres raisons à inventer…
– Et donc, dans L’Epée de Darwin
– Vous avez raison, Sgaldo, je parle, je parle, et nous n’avons pas toute la nuit devant nous. (…)
 
Bref de la théorie à la pratique, voilà un très bref échantillon de ce que ça donne à la fin :
 
Quand Tony s’engagea sous les pins Douglas en contrebas de la prairie, la bouillie sanglante en quoi il avait transformé le visage de Darwin Minor lui revint à l’esprit dans un flash, et il se sentit bizarre. De toute son existence, il n’avait jamais rien connu qui approchât la dépression nerveuse, même de loin : il ne comprit donc pas qu’il était déprimé.
Et sans doute ne reconnut-il pas en lui-même l’âme de Joseph Mouton, laquelle désormais l’animait d’une humanité qui jusque là lui était interdite.
Les deux extraits cités sont respectivement aux pages 284 à 286 et 293 d’ Hannibal tragique suivi de Hannibal domestique, publié par Jérôme Mauche, l’un des protagonistes du livre, dans la belle collection Les Grands Soirs, aux Petits Matins évidemment.

lundi 24 octobre 2011

depuis le temps

– Toujours rien.
– … ?
– Je dis : toujours rien.
– Et alors quoi ?
– Rien, quoi. Depuis le temps, toujours rien, quoi.
– Et alors quoi ?
– …
– Ah.
 

samedi 22 octobre 2011

L’Art de la comédie


http://elartedelacomedia.files.wordpress.com/2009/12/eduardo20de20filippo.jpg 
L’Art de la comédie d’Eduardo de Filippo n’est pas l’essai sur le théâtre que par son titre il feint d’être mais plutôt sa transformation : le théâtre même – et il n’y est nullement question de ce sport dont l’actualité vient malgré moi de contaminer mes métaphores puisqu’il y est question disais-je du théâtre même, non pas seulement à la manière de l’écrivain (Filippo en est un assurément) qui pourrait faire de son art son sujet (esquivons d’emblée les soupçons à la mode d’intellectualisme dont est par principe victime toute œuvre tant soi peu autoréférentielle, d’ailleurs la pièce n’est ni française ni contemporaine) mais plutôt à la manière du comédien qu’il fut d’abord et du coup : c’est une vraie comédie. Une vraie comédie, franche et drôle, et justement montée comme telle par Philippe Berling et ainsi interprétée par une sacrée belle compagnie de comédiens. Il faut dire qu’il y a matière pour un comédien à prendre du plaisir. Non contents de donner corps à une jouissive mise en abyme pirandellienne (la référence à Six personnages en quête d’auteur est explicite et assumée), c’est aussi leur propre métier que les comédiens d’Orestia Campese et ceux de Philippe Berling sont invités à défendre. C’est pourquoi la première partie pourrait paraître un peu longue sans le talent des comédiens, Clotilde Mollet et Jacques Mazeran en tête : c’est aussi que Filippo a quelque chose à dire sur la condition des comédiens qui depuis cette Italie de 1965 sonne encore très actuel. Mais la deuxième partie surtout est un vrai festival dont on ne saura jamais (et cette indécidabilité, forcément, j’adore) s’il s’agit ou non d’un spectacle dans le spectacle : les nouveaux personnages qui interviennent nous sont donnés comme des deux-en-un : Christian Caro, Lyes Salem et Cécile Le Meignen notamment interprètent-ils un prêtre, un médecin ou une institutrice ou un acteur jouant un prêtre, jouant un médecin, jouant une institutrice ? C’est L’Art de la comédie – et ça se joue aujourd’hui et demain encore au Théâtre de l’Ouest Parisien à Boulogne, avant de continuer la tournée ailleurs (la troupe d’Orestia Campese aussi est itinérante).
 

dimanche 16 octobre 2011

Ce billet ne parle pas de la Belgique ni de l’Europe.


Le samedi 3 septembre 2005. Le milieu de la poésie en France est un petit milieu. N’ayant pas moi-même évolué dans beaucoup de milieux différents, j’aurais du mal à juger de sa petitesse relative, mais je gage qu’il est beaucoup plus étroit que celui des surfeurs (qui n’ont pas besoin de traductions en anglais pour hanter avec leur planche les rouleaux des Caraïbes ou de la Californie, et constituent donc de ce fait une fraternité internationale), négligeable par rapport à celui des joueurs de squash, ridicule au prix de celui du théâtre, peut-être comparable à certaines spécialités de la philatélie, quoique cette passion draine sans doute un peu plus d’argent et beaucoup moins d’amateurisme éteint (je veux dire : pas éclairé). Or une personne entièrement étrangère à ce petit milieu pourrait estimer que, eu égard à la quasi-inexistence du lectorat et considérant le caractère non-lucratif des entreprises qui n’y prospèrent pas, tous les membres de la communauté doivent sûrement se traiter entre eux un sur le pied de la tolérance et de la solidarité. Notre Candide serait donc très surpris d’apprendre qu’au contraire, le milieu de la poésie ressemble à la noblesse d’Ancien Régime pour ce qui est des hiérarchies fines et des quartiers, et que là où un désaccord apparaît sur le point de savoir qui doit la préséance à qui, c’est simplement la guerre la plus féroce qui fait rage (pas de quartiers) ; si bien qu’à moins d’avoir blanchi sous les honneurs d’époques et d’idéologies diverses, presque personne n’est à l’abri de l’excommunication (ou de quelque fatwa, dirais-je pour me faire comprendre des jeunes lecteurs) et tout le monde doit souffrir les insultes ou les calomnies d’une grosse minorité du clergé poétique (tant du bas que du haut). Pour expliquer ce paradoxe, je hasarderais que, lorsque les hommes se battent pour un certain pouvoir, ils ne regardent pas comme désirable le seul symbole du pouvoir, mais visent avec lui une foule de commodités, d’avantages, d’obligations, de servitudes et de grandeurs, qui sont inextricablement réelles et imaginaires. Par conséquent, supposé que leur combat soit le plus terrible du monde, toutefois, il ne donnera presque jamais lieu au pire, parce que la réalité du pouvoir, complexe et partageable, exige des accommodements et des trêves, même de la part de lutteurs qui se détestent de tout leur âme. Enlevez à présent cet enchevêtrement réel et imaginaire de jouissances dans lequel ordinairement se tisse le pouvoir : il vous restera une puissance purement symbolique, à laquelle cent dix ventes au lieu de soixante-quinze, quelques compliments peut-être hypocrites, la ferveur d’une poignée de culturels ou l’édition prochaine d’un DVD ne fourniront pas plus de consistance qu’elle n’en a sèchement par elle-même. C’est selon moi la raison pour laquelle les poètes sont aujourd’hui des gens capables du pire ; l’anéantissement ne menace en effet aucune réalité ; un « suicide » n’entraînera pas plus de conséquences que l’annulation du « prochain DVD » ; et nous irons potentiellement vers « la guerre de tous contre tous » pour autant que les auteurs de poésie devront s’arracher les uns aux autres les débris d’une pénurie de réalité accablante.
 
Joseph Mouton, Hannibal tragique, suivi de Hannibal domestique, les Petits Matins, collection les Grands Soirs, 2010, p. 55 à 57.
 
Si le roman est à la littérature ce que les Etats-Unis sont au monde entier – enfin, c’est l’ex-bibliothécaire qui le dit à Monsieur Le Comte à la page 54 du livre ainsi titré ci-contre (et plus engagé qu’on a bien voulu le lire), à vous de voir s’il faut le prendre au pied de la lettre –, la poésie contemporaine ne serait-elle pas plutôt à la littérature ce que la Belgique est à l’Europe ? – entendez, un laboratoire selon l’expression journalistique consacrée où l’on peut observer à l’avance et en miniature ce qui ne manquera pas d’arriver très vite à la littérature dans son ensemble et d’ailleurs quasi à la même échelle : on ne va pas pavoiser parce qu’on vend trois ou quatre fois plus qu’un rien qui continue gaillardement de tendre son asymptote vers zéro. Allez, restons optimiste : zéro plus. C’est d’ailleurs peut-être à l’optimisme qu’il faut attribuer les mœurs d’Ancien Régime rapportées ci-dessus par Joseph Mouton et qui à mon oreille de Candide résonnent un peu comme un « Tant qu’y a d’la vie… » Que ce soit l’occasion en tout cas l’occasion d’adresser nos affectueux encouragements à nos confrères de première ligne, tenez bon les gars on est juste derrière et pas trop fiers – et puis surtout parce qu’on aime les lire, quoi.
(Voilà un billet qui si l’on s’en contentait pourrait donner une image très réductrice des enjeux d’Hannibal, tragique et domestique ; pour en avoir une idée plus juste je ne saurais trop vous recommander de lire cet article de Véronique Pittolo sur Sitaudis.)
 
PS : Billet complémentaire.


Commentaires

ya comme un malentendu dans le fait d'assujettir la poésie aux principes qui régissent le secteur marchand; en fait, ceux que la poésie nourrit réellement s'en tapent complètement de ces sketches où la pavane déroule ses tapis. un poème, ça vous cause ou ça ne vous cause pas, et si ça vous cause, à vous de voir ou pas pourquoi, c'est comme la magie. dans la poésie, le lectorat a sa vie et l'auteur la sienne, chacun son truc, inutile d'inventer des pseudos passerelles de communication. l'un écrit pour des raisons qu'ils discerne ou pas; l'autre lit pour d'autres raisons, quelquefois les mêmes, qu'il discerne ou pas, c'est selon. entre les deux, quelques vagues rapports, quasiment aucun en fait, peut-être un si on y réfléchit, mais pas plus.
l'écriture, un acte solitaire.
la lecture, un autre.
(nb: votre post suscite la curiosité, pas l'article de véronique pittolo^^, comme quoi...)
Commentaire n°1 posté par gmc le 19/10/2011 à 09h44
Oh, je ne sais pas si la poésie nourrit vraiment qui que ce soit - en tout cas le malentendu que vous soulignez s'applique parfaitement à la littérature dans son ensemble (il y a encore régulièrement des industriels qui investissent dans l'édition - cette édition sans éditeurs dont parle André Schiffrin -, ce qui me laisse toujours rêveur) ; et cela lui cause un tort considérable.
Réponse de PhA le 19/10/2011 à 15h38
Je me demande s'il faut pas refaire tous les calculs.
Commentaire n°2 posté par tor-ups le 19/10/2011 à 10h00
Refaisons tous les calculs : tous les calculs sont toujours à refaire.
Réponse de PhA le 19/10/2011 à 15h39
ça donne envie d'écrire...
Commentaire n°3 posté par aléna le 19/10/2011 à 17h15
N'est-ce pas ?
Réponse de PhA le 19/10/2011 à 21h48
ho si, ça nourrit, au moins autant que l'oxygène^^
Commentaire n°4 posté par gmc le 20/10/2011 à 09h18

jeudi 13 octobre 2011

pour une gestion plus intelligente des trucs


Oui, je sais, je m’en plaignais déjà hier soir, aujourd’hui ce n’est pas mieux, de tous ces trucs, toute cette abondance de trucs, cette invasion de trucs partout, partout, plein, plein de trucs partout, des trucs à foison, toute une profusion de trucs dont on n’a que faire.
Autrefois, oui ma bonne dame, il n’y avait pas tant de trucs. Bien sûr, je sais, ça fait un peu passéiste, de dire ça, un peu réac même ; mais quand même, je m’en souviens bien, vous ne me ferez pas dire le contraire : autrefois, il n’y avait pas tant de trucs.
Autrefois, mais oui, il y avait bien quelques machins, par ci par là, un peu éparpillés ; mais c’était presque une distraction, quoi. Pareil pour les trucs. On ne peut pas dire qu’il n’y en avait pas ; mais ce n’était pas l’invasion comme maintenant.
Autrefois, certains trucs étaient même recherchés. Il y a longtemps – c’était avant ma naissance – mes parents, une fois, je crois que c’était pendant les vacances, ils sont partis chercher un truc. Ils ont embarqué dans la voiture tous mes frères et sœurs (mais pas moi, je n’étais pas encore né), tous mes frères et sœurs qui étaient encore tout petits, et ils sont partis chercher un truc, pas n’importe quel truc, le Truc, que ça s’appelait ; ils avaient envie de voir ça, le Truc, on les comprend, moi aussi j’aurais bien aimé voir le Truc, mais je n’étais pas né, pas encore. Enfin, je n’ai pas trop de regrets à avoir, car ils ne l’ont jamais trouvé, le Truc. Pourtant ça valait la peine, il paraît, il y a des gens qui le leur avaient dit, « allez donc voir le Truc, ça vaut le coup ». Mais vous savez comment les trucs sont indiqués, ils ont cherché, cherché, ils se sont perdus un peu, il y avait tous mes frères et sœurs qui devaient pleurer dans la voiture (moi je n’étais pas encore né), enfin bref ils ne l’ont jamais trouvé, le Truc.
Tout ça pour dire que c’était vraiment une autre époque. Qui donc aurait l’idée d’aller chercher un truc, maintenant ? A peine t’es-tu levé de ta chaise que déjà tu buttes sur quatre ou cinq trucs dont tu te demandes bien ce qu’ils font là. Tu ne sais même pas d’où ils viennent. Ils sont là, partout, au travail évidemment, mais chez toi aussi, il y en a plein le garage mais pas seulement, dans ta chambre c’est pareil, et regarde un peu de près sous ton lit, et même dedans, tu verras (sans parler de la salle de bain !). Et quand tu sors de chez toi, dans ce monde encombré de trucs, tu fais comme si de rien n’était, tu marches d’un air dégagé des trucs, pour faire comme tout le monde, pour faire comme si les trucs n’étaient pas là, parce qu’on n’en finirait plus, si on devait se préoccuper de tous les trucs et tous les machins – et pourtant, pourtant, on ne peut pas le nier, aucun truc n’est totalement dépourvu d’intérêt, tous méritent l’attention, si seulement il n’y en avait pas tant, tant de trucs, trop, trop de trucs vraiment.
Il faudrait faire quelque chose. Eh bien oui, on ne va rester comme ça, à se laisser envahir par les trucs. Ecologiquement, c’est évidemment une catastrophe : la menace des trucs sur notre environnement est telle qu’elle ne mérite même plus d’être appelée la menace des trucs sur notre environnement mais plutôt la menace des trucs sur les trucs qui constituent désormais notre environnement (dont on sait qu’ils menacent eux-mêmes d’autres trucs qui constituent notre environnement, enfin, vous voyez ce que je veux dire). Et les nécessités écologiques ne sont pas en contradiction avec une économie bien comprise : il est bien évident que cette inflation des trucs est économiquement néfaste aux trucs eux-mêmes, chaque truc se trouvant dévalué dans sa singularité par l’inutile concurrence des autres trucs. Enfin bref, je lance l’idée : il est temps aujourd’hui de faire quelque chose pour une gestion plus intelligente des trucs. Il ne sera pas dit que je ne suis pas un écrivain engagé dans son époque.



Commentaires

Il est beau ce rivage des turcs.
Commentaire n°1 posté par Dom A. le 13/10/2011 à 20h00
Ah ! Ne me parlez de tous ces trucs qu'on trouve sur les rivages, sur les visages, dans les virages et dans les images.
Réponse de PhA le 13/10/2011 à 21h41
... ah oui, Philippe, ça c'est de l'engagement, quoi. (Et je propose un slogan pour ce combat :  "On ne naît pas truc, on le devient.")
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 13/10/2011 à 20h04
Mais si l'on devient truc, notre cause est désespérée.
Réponse de PhA le 13/10/2011 à 22h36
Si jamais vous retrouviez le mien - il était en plumes - vous seriez bien aimable de me le rapporter
Commentaire n°3 posté par L'employée aux écritures le 13/10/2011 à 23h49

Encore un peu de patience...
Réponse de PhA le 14/10/2011 à 19h42
ah! j'adore! (pas les trucs, mais ce texte)
 
C'est madame sauvage qui va être contente.
Commentaire n°4 posté par Aléna le 14/10/2011 à 10h16
Hélas, j'ai bien peur que ce texte soit encore un truc de plus.
Réponse de PhA le 14/10/2011 à 19h38
On pourrait éviter l'invasion des trucs par un troc généralisé.
J'ai vu que Gonzague Truc était un écrivain (de droite) qui la baillait belle à un de ses lointains épigones, Gonzague Saint-Bris.
J'échange un vieux Samsung U 600 contre un iPhone 4S, me contacter à l'adresse : dominique.hasselmann@wanadoo.fr
 
Commentaire n°5 posté par Dominique Hasselmann le 14/10/2011 à 14h53
En effet, le troc est un bon moyen de limiter la prolifération des trucs ; ça fera partie du programme.
Réponse de PhA le 14/10/2011 à 19h44
Comme Aléna : j'adore ce truc, euh ce texte!
En ce moment, je cherche un truc, pour ne plus avoir besoin de faire mes vitres (0_0)! Non, pas de femme de ménage svp.
Commentaire n°6 posté par Ambre le 17/10/2011 à 11h51
J'ai ce truc-là, c'est très efficace.

Réponse de PhA le 17/10/2011 à 17h36
Ah! j'ai adoré ce texte, Philippe!!
On peut le copiercoller sur FB?
Franchement: mérite une large diffusion!!
 
Commentaire n°7 posté par chris le 17/02/2012 à 15h59
Avec le lien, pourquoi pas ? Merci !
Réponse de PhA le 17/02/2012 à 16h28

lundi 10 octobre 2011

le centre de tout


on est chez soi partout
au milieu d’un trou
qu’il soit vaste ou étroit
peu importe l’endroit
tout centre d’un trou
est le centre de tout
 
Aurelio Diaz Ronda, L’O de trOus, Le grand os, 2010, p. 49.
 
La lecture d’Eric Clemens sur Sitaudis.

Commentaires

on est chez soi partout
au milieu d’un trou
qu’il soit vaste ou étroit
peu importe l’endroit
tout centre d’un trou
est le centre de tout

Bon, revenons aux choses sérieuses...

Commentaire n°1 posté par espace-holbein le 11/10/2011 à 10h10
N'empêche, c'est de l'art.
Réponse de PhA le 11/10/2011 à 17h38
Un trou rond donc? Je n'y avais jamais pensé... (Voir à se faire enterrer debout, comme un brave!)
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 11/10/2011 à 11h33
N'est-ce pas que c'est une perspective encourageante ?
Réponse de PhA le 11/10/2011 à 17h40
 

dimanche 9 octobre 2011

On a un problème.



 


Quand on achète des livres qui viennent de sortir, après tout, c’est dans l’idée d’en parler ou au moins de connaître ce qui fait l’actualité. Il est donc naturel d’acheter les livres dont on parle et de ne pas acheter dès leur sortie les livres dont on parlera encore dans plusieurs années.
 
On a un problème.




Commentaires

Souvent j'attends que les livres "qui sortent" paraissent plus tard en livres de poche : ils ont pris de la bouteille, coûtent moins cher et sont moins encombrants.
S'ils étaient publiés immédiatement en numérique (et à des prix défiant toute concurrence), le "problème" ne singerait pas celui que tu dis. Mais leurs éditeurs et auteurs en sont-ils arrivés à ce stade ?
Commentaire n°1 posté par Dominique Hasselmann le 09/10/2011 à 17h31
Sauf qu'en poche ne paraissent que les livres qui ont été beaucoup vendus en grand format - c'est-à-dire pas grand-chose. Pour le numérique, honnêtement, je n'y connais rien ; mais je crains que le faible coût de fabrication n'accroisse l'inflation déjà critique des titres publiés ; même si ça peut peut-être se faire d'une manière plus équitable que pour l'édition traditionnelle, la surpublication ne peut qu'entraîner une dévaluation des titres.
Réponse de PhA le 09/10/2011 à 21h11
Juste un exemple : j'ai vu récemment que "Le Quaoi de Ouistreham" (dont j'avais lu trop de critiques élogieuses lors de sa publication) était maintenant en livre de poche. Je pense aller y faire un tour, ce n'était pas vraiment quelque chose d'écrit pour remporter le Goncourt.
Commentaire n°2 posté par Dominique Hasselmann le 09/10/2011 à 21h43
Quand on sort de la prétention à la littérature, les choses s'assainissent sans doute.
Réponse de PhA le 10/10/2011 à 17h55
Lire : Le Quai de Ouistreham, de Florence Aubenas, journaliste au courage bien trempé.
Commentaire n°3 posté par Dominique Hasselmann le 09/10/2011 à 22h05
je suis aussi perplexe que votre singe : je ne sais quoi penser des livres qui sortent et j'attends le plus souvent la décantation sauf pour ceux que j'aime d'avance. je lis jean Paul Dubois en ce moment,http://culture.france2.fr/livres/actu/le-cas-sneijder-un-jean-paul-dubois-grand-cru-70695105.html
Commentaire n°4 posté par Zoë Lucider le 09/10/2011 à 23h47
Bien sûr, c'est un dilemme insoluble : il naturel d'attendre d'être sûr que le livre vaut quelque chose, mais dans le système actuel, s'il ne s'est pas un peu vendu dans les trois ou quatre semaines qui suivent sa parution, le livre passera complètement inaperçu.
Réponse de PhA le 10/10/2011 à 17h58
Je pense acheter bientôt Les essais de Montaigne. Mais je reste prudent : j'attends encore un peu.
Commentaire n°5 posté par Depluloin le 10/10/2011 à 13h47
Il paraît que c'est un jeune auteur très prometteur en effet.
Réponse de PhA le 10/10/2011 à 17h58
Les livres qui sortent ne sont pas tous disposés à rentrer dans ma bibliothèque, loin de là
Commentaire n°6 posté par L'employée aux écritures le 10/10/2011 à 15h04
Il faut dire aussi que c'est la pagaille dans les gares de triage.
Réponse de PhA le 10/10/2011 à 17h59
Je ne connaissais pas cette photo de toi, Philippe.
Commentaire n°7 posté par tor-ups le 10/10/2011 à 20h00
Oui, j'ai l'air un peu sérieux (et puis tous ces poils blancs dans la barbe - hé ! c'est qu'on ne rajeunit pas non plus...).
Réponse de PhA le 10/10/2011 à 20h44

jeudi 6 octobre 2011

Les Ales se mettent à deux.



C’est ici qu’apparaissent les cerviboucs. Et pas en Grèce ni en Saintonge, je le sais pour en avoir levé deux dans toute ma carrière. Ils sont rares et signe d’une chasse faramineuse où le temps d’un passage long comme un transsibérien, les étangs résonnent et montent contre la voûte comme le son concentrique d’une cymbale unique frappée par le maillet d’un dieu. Sa larve s’enfouit soixante-six ans dans les vases profondes des tourbières archéologiques, dévorant la vie sous toutes les formes disponibles en ces lieux, puis elle sort de terre et monte dans les eaux troubles, à l’envers, crochets et mandibules pointés vers le fond, aspirant au fur et à mesure de son ascension le corps de ses proies liquéfiées par sa piqûre. Au terme de la traversée, elle se plante comme un pieu à la surface des eaux, gonflée des esprits animaux qu elle a gobés en montant et commence alors à sécréter une substance translucide qu’un œil non averti ne saurait apercevoir et qui flotte comme un crachat tombé au; gré du vent, et s’enroule sur lui-même, et sèche, racornit, pétrifie, et de mou devient dur, d’habitacle devient coquille, de coquille, diamant et du diamant qui se fend surgit le cervibouc tel un génie trop longtemps compressé dans une cartouche de propane. Il est dense, il est volatile. Il est lourd, il est lent. Il est effilé comme un roseau, coupant, lourd, habile comme un éléphant. Il est souple, résistant, aguerri, inconscient. Il peut remonter le courant d’une tempête d’un seul coup de talon comme un homme-grenouille au fond d’une piscine déserte. Il couche un champ de blé en le caressant de l’index. Il ne faut pas qu’il souffle. Quand il se lève, mes cymbales sont des jupes autour de ses chevilles, il tire à lui les  corpuscules soyeux des eaux qu’il a pompées, il les enlève, il gonfle, il monte comme un soufflet dans un four brûlant, il rassemble les mouvements de l’air, il grossit, il densifie, il dilate à la mesure d’un Boeing sur le point de quitter la piste, il gondole, il renfle, il ronfle, il prend appui sur son train d’appui et il s’arrache, il décolle.
 
Céline Minard, scomparo, Les Ales, Cambourakis, 2011.
 
 
D’ailleurs je les ai vues – et entendues – toutes les deux, il y a déjà quelque temps, au Comptoir des Mots – et c’était mémorable.
Les Ales ? Ale veut savoir ce qu’ales sont ? Alors qu’ale aille donc voir , puis qu’ale aille à la librairie de son quartier et qu’ale réclame les Ales.
 
 

Commentaires

Bonjour,
C'est plus fort que moi, faut que je vous signale le 's' en trop à 'quelque' dans"il y a déjà quelques temps"

Voilà, c'est tout, ( vous pouvez effacer ce commentaire indélicat si vous le souhaitez )
Bien à vous.
Commentaire n°1 posté par Cédric le 07/10/2011 à 12h00
Flûte, à cause de vous je vais devoir frustrer l'Entrée des Sauvages. (Merci.)
Réponse de PhA le 07/10/2011 à 18h25
Brrr ! Peur ! Je pense à ce qu'on me disait quand j'étais gosse pour m'éloigner de la rivière, la Charente. Il y avait une vieille, ni femme ni bête, seulement une vieille, et j'aurais couru les plus graves dangers si je m'étais trop approché des berges. 
Commentaire n°2 posté par Dominique Boudou le 07/10/2011 à 12h13
Et je suis sûr que ce devait être une tentation terrible.
Réponse de PhA le 07/10/2011 à 18h26
J'adore ce "s". N'y touchez surtout pas. Je crois que ça va passer.
Commentaire n°3 posté par L'entrée des sauvages le 07/10/2011 à 14h24
Mince, il a déjà disparu !
Réponse de PhA le 07/10/2011 à 18h27

mercredi 5 octobre 2011

Antoine Volodine est venu à Paris.


Antoine Volodine est venu à Paris. Lundi soir, au Centre Pompidou, il répondait à Anne Roche. Et puis il a lu.
Nom d’un chien. La littérature c’est foutu, mais qu’est-ce que ça fait du bien.
http://remue.net/IMG/arton1993.jpg?1165569124 
(Si par extraordinaire un visiteur ne connaissait pas encore Antoine Volodine, qu'il clique donc sur les liens concernant Lutz Bassmann, Manuela Draeger et Antoine Volodine par le hublot droit en bas à gauche. Et puis qu'il rende d'urgence visite à son libraire.)


Commentaires

Je le connais mais pas personnellement. Dois-je tout de même courir chez mon libraire?
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 05/10/2011 à 16h56
Absolument. S'astreindre à une petite course quotidienne chez son libraire fait partie des règles d'hygiène élémentaires.
Réponse de PhA le 05/10/2011 à 18h07
(... foutu, goûtu, goulu, moulu... j'ai bon ?)
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 06/10/2011 à 08h19
La littérature, oui, c'est goûtu aussi.
Réponse de PhA le 07/10/2011 à 18h15
L'heureux auditeur !
Commentaire n°3 posté par Thaddée le 06/10/2011 à 13h02
Oui, c'est bien moi.
Réponse de PhA le 07/10/2011 à 18h21

samedi 1 octobre 2011

Tous ces noms issus du latin…



… quand même, c’est compliqué.
 
(Cliquez pour mieux vous perdre.)



Commentaires

Et si on jouait à colin-maillard ?
Commentaire n°1 posté par Dominique Hasselmann le 01/10/2011 à 08h22
D'accord mais c'est toi qui chantes.
Réponse de PhA le 01/10/2011 à 21h18
Ah! Je retrouve mon latin que j'avais perdu! Enfin... un peu. 
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 01/10/2011 à 12h58
J'ai pensé à vous : je l'ai entouré en rouge pour que vous ne le confondiez pas avec votre patin que j'aurais dû mettre au pied du sapin mais bon c'est pas encore Noël, et puis quoi encore ?
Réponse de PhA le 01/10/2011 à 21h23
Take care : le coup du latin est souvent fatal
Commentaire n°3 posté par L'employée aux écritures le 01/10/2011 à 13h42
Vous m'inquiétez, d'autant plus que Satan est dans le coup ; heureusement il n'a pas vu mon bâton juste derrière sa tête.
Réponse de PhA le 01/10/2011 à 21h27
... fatal, fanal, canal, banal... j'ai juste ?
Commentaire n°4 posté par Gilbert Pinna le 01/10/2011 à 13h56
... fatal, natal, nasal, Nasa. Bravo Gilbert, décollage immédiat !
Réponse de PhA le 01/10/2011 à 21h29
Presque parfait !
Vous avez oublié un lien du Coran à Cioran ! ( il aurait adoré ça ! )
Ne me remerciez pas ! ;-)
Bien à vous.
Commentaire n°5 posté par Cédric le 01/10/2011 à 15h22
Flûte, j'espère qu'il me pardonnera !
Réponse de PhA le 01/10/2011 à 21h30
Niveau dessin... En net progrès.
Commentaire n°6 posté par L.....................uC le 02/10/2011 à 18h06
dessin - destin - festin - feston - veston...
Réponse de PhA le 02/10/2011 à 18h12
Allons-allons PhA... C'est fini maintenant... Allez prendre l'air... Z'avez une 'tite mine.
Commentaire n°7 posté par L.....................uC le 02/10/2011 à 18h24
mine - mime - lime - lame - âme - arme - armée...
Réponse de PhA le 02/10/2011 à 18h53
C'est limpide !
Commentaire n°8 posté par Thaddée le 04/10/2011 à 21h48
limpide - lipide - livide
Réponse de PhA le 05/10/2011 à 15h22