lundi 11 juillet 2011

la réalité en face

Voilà : j’ai manqué suffisamment de temps pour finir dans les temps ce livre sur le temps qui me manquait pour l’écrire. Je peux partir en vacances.
autruche.JPG
On me fait gentiment remarquer que mon billet est un peu sibyllin, c'est sans doute vrai, alors je rajoute ici même les explications nécessaires :
Cela veut dire :
- soit, que j'ai tellement manqué de temps que je n'ai pas eu le temps d'écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire et que donc que le livre n'est pas écrit,
- soit, que j'ai tellement manqué de temps que j'ai eu toute la matière nécessaire pour écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire et que donc le livre est écrit.
Dans l'un ou l'autre cas, comme je pars en vacances et que je vais donc avoir plus de temps, je n'ai donc plus vraiment de raison d'écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire - donc je pars en vacances.



Commentaires

Par les temps qui courent, il est temps de prendre du bon temps. Bonne(s) vacance(s) !
Commentaire n°1 posté par Gab le 11/07/2011 à 09h23
Je fais comme le temps, j'y cours ! (Merci !)
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 11h40
Bonnes vacances Philippe!
Là-bas?
Commentaire n°2 posté par Ambre le 11/07/2011 à 09h51
Merci Ambre (non, ce sera moins dépaysant cette fois).
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 11h40
Allez comprendre...
Commentaire n°3 posté par Thaddée le 11/07/2011 à 13h20
C'est pourtant simple ; ça veut dire :
- soit, que j'ai tellement manqué de temps que je n'ai pas eu le temps d'écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire et que donc que le livre n'est pas écrit,
- soit, que j'ai tellement manqué de temps que j'ai eu toute la matière nécessaire pour écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire et que donc le livre est écrit.
Dans l'un ou l'autre cas, comme je pars en vacances et que je vais donc avoir plus de temps, je n'ai donc plus vraiment de raison d'écrire ce livre sur le temps qu'il me manque pour l'écrire - donc je pars en vacances.
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 14h17
Ces profs! Toujours en vacances! (La même blague que l'année dernière mais personne ne le sait!:)
Bonne vacances, Philippe!
Commentaire n°4 posté par Depluloin le 11/07/2011 à 18h10
Merci, Depluloin ; j'y travaille !
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 20h25
Je résume : ce temps qu'il vous manquait pour écrire ce livre sur le temps qu'il vous manque pour l'écrire, tout à la fois, ne vous manque plus et vous manque déjà ... de là s'ensuit logiquement que ce livre sur le temps qu'il vous manque pour l'écrire est, ou bien déjà écrit ou bien à tout jamais, mort-né. D'une certaine manière, un livre déjà écrit est un livre mort-né. Dans tous les cas, en effet, vous partez en vacances. Je reprends ?
(Bonnes vacances à vous.)
Commentaire n°5 posté par Gilbert Pinna le 11/07/2011 à 20h53
Ah, au moins il y en a qui suivent.
(Merci Gilbert, à vous aussi !)
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 22h56

 
Je me suis reconnu.
Commentaire n°6 posté par espace-holbein le 12/07/2011 à 07h57
Moi aussi j'aime avoir (juste) la tête aux antipodes.
Réponse de PhA le 04/08/2011 à 10h09
De temps en temps, on est toujours à temps de s'y (en) remettre.
A plus tard au plus tôt
Commentaire n°7 posté par Zoë le 13/07/2011 à 15h43
Prends ton temps, y a pas de presse. Bonnes vacances !
Commentaire n°8 posté par Moons le 15/07/2011 à 14h02
Elles l'ont été, merci !
Réponse de PhA le 04/08/2011 à 10h11
Le moment où je parle est déjà loin de moi.
Bon retour!
Commentaire n°9 posté par Dom A. le 20/07/2011 à 17h10
Le temps nous fait téléphones.
(D'ailleurs, tiens, ça y est ! - merci)
Réponse de PhA le 04/08/2011 à 10h13

samedi 9 juillet 2011

votre rôle parmi nous

9.
 
 
votre rôle parmi nous, je le résume (pour vous donner une idée) à
 
l’action d’un mâle modestement vêtu, exempt de cérémonial compliqué,
 
sauf ce hennissement, là, à gauche,
 
il traduit une série de mouvements assez rapides où
 
 
 
10.
 
 
il s’agit dans un temps compté de se saisir d’un maximum de punaises d’eau, de larves de phryganes ou, mieux, de fragments de vairons et d’épinoches
 
mais bon, on ne vous demande pas l’impossible –
 
 
 
 
je conçois qu’un temps d’adaptation est nécessaire, comme partout.
 
 
 
Freddy Loyal, Grèbe, récit d’embauche, l’Attente 2000 (collection Week-end).
 
 
C’était déjà aux épatantes éditions de l’Attente – où Freddy Loyal était un masque transparent.




Commentaires

Si elle n'est pas trop frîche, j'envoie un C.V !!
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 10/07/2011 à 17h17
Pas trop frîche ? Reprenez-vous, Depluloin ; quelle langue est-ce là ?
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 11h37

vendredi 8 juillet 2011

trois révélations (ou plus)

Hier au Ministère je me suis rendu compte que j’étais un agent double.
Plus tard je me suis souvenu que j’ai pesé 17 kilos. J’ai calculé qu’il me manquait quatre fois moi-même.
Le soir devant la glace je me suis rappelé avoir appris, il y a longtemps, la mort de Gérard de Nerval à la radio.


Commentaires

C'est une alerte pré-schizophrénique. Ne la sous-estimez pas.
Commentaire n°1 posté par Thaddée le 08/07/2011 à 15h46
Vous croyez ? Pourtant hier j'étais bien au ministère à la sortie duquel cinq fois dix cinquante cinq fois sept trente-cinq plus cinquante quatre-vingt-cinq, je n'ai pas précisé que c'était en voiture.
La superintendante peut témoigner - sauf pour la mort de Gérard de Nerval.
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 17h21
Ne bougez pas... Deux gentils monsieurs a'ec des belles blouses blanches vont venir vous extraire... Ils ont un gros véhicule blanc a'ec une croix rouge dessus... C'est une couverture (bien sûr)... Ils sont du "cagibi"... Vous retournez au pays, dans la toundra du Nord.
Commentaire n°2 posté par L..............................uC le 08/07/2011 à 16h11
Il vous manque deux V, Luc. C'est inquiétant aussi. (D'ailleurs c'est toujours quand je colle au plus près de la réalité qu'on commence à s'inquiéter pour moi. Car hier, en effet, comme je le disais à Mademoiselle Thaddée, j'étais bien au Ministère - en tant qu'agent double. Et le reste itou.)
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 17h28
Bon ben moi je vais à carrefour jouer l'agent double et ma grand-mère elle est speakrine à la BBC.
Philippe vous déblogguez
Commentaire n°3 posté par Thaddée le 08/07/2011 à 18h13
Pas du tout : j'aime aussi les femmes-troncs.
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 18h20
( ... le chien borgne de Dominique Quélen m'est soudainement advenu... je le publie ce soir sur mon blog.)
Commentaire n°4 posté par Gilbert Pinna le 08/07/2011 à 18h35
Ah ça ! Merci pour lui !
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 19h13
GERARD DE NERVAL EST MORT A LA RADIO??? !!!! Quelle horreur!!!!!!!!! 
Commentaire n°5 posté par Depluloin le 08/07/2011 à 20h38
Non non : Gérard de Nerval est mort, ils l'ont dit à la radio. Mais c'était il y a longtemps, un peu plus de trente ans sans doute.
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 20h42
Voue êtes un agent double qui pèse le quart de son poids. Tout est normal. Il ne faut pas négliger les écarts, ce sont eux qui nous créent des pistes d'envol. Quant à Nerval, se pendre est-ce bien raisonnable ?
Commentaire n°6 posté par Zoë le 08/07/2011 à 23h47
Qui pèse même un peu moins : il manque quatre fois moi-même à celui que je suis déjà.
Réponse de PhA le 09/07/2011 à 10h00
OK, je vous suis. Il ne faut jamais dépendre d'un ministère ni un poète. Un seul ministère ne suffit pas à nourrir son homme, il en faut au moins deux ou quatre. Ou mieux, 1,61803399...
Et, surtout, ne pas se regarder fondre devant la glace.
Commentaire n°7 posté par quotiriens le 10/07/2011 à 21h12
Dépendre d'un ministère ou se pendre au réverbère, il faut choisir.
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 11h39
Je n'ai rien remarqué. J'étais concentrée sur le sujet, moi.
Commentaire n°8 posté par tor-ups le 11/07/2011 à 10h50
C'est vrai que j'ai un faible pour les compléments circonstanciels.
Réponse de PhA le 11/07/2011 à 11h42

 

mercredi 6 juillet 2011

l’étendue des pertes

L’épissure une fois faite, le petit couteau sert à sectionner l’autre bout du lacet de cuivre ainsi noué. La jambe qui reste est déviée vers l’intérieur avec inertie. Ce sentiment d’amitié, je ne l’ai que pour toi. Mais alors là, impérieux, sans boniments. Non c’entra niente de male. C’est bien à tort qu’on évoque une offense. Tout l’appareil nerveux est mobilisé, une lumière crue, des quantités phénoménales d’outils et d’un liquide à l’épouvantable odeur qui ressemble à du sérum. Il suffit de rapprocher ces deux mots : les lentes et les succulentes. Je devrais parler au passé : le ciel énorme, l’étendue des pertes, le choix du terme le plus approprié pour désigner l’heure et le lieu, etc. L’haleine fétide et lourde du porc avant la fin, ou le gibier qu’un chasseur moins sourcilleux va lever près des champs d’épandage. Ah, cueilleur de lierre ! C’est la minute où surgit le chien à trois pattes, chien borgne, chien sans nom, chien de tous les diables, chien souverain dans sa laideur, le poil dressé, plein de vers et de goudron. Les ruines sont photographiées cent fois par jour. Ne lui répondez pas, il vous taquine. Mais regarde-toi, ta tête, on dirait que tu as enfilé une cagoule translucide!
 
Dominique Quélen, Loque (une élégie), Fissile, 2009, p. 32-33.
 
Un article de Dominique Dussidour sur Remue.net et une interview de l’auteur par Jérôme Goude dans le Matricule des Anges.



http://www.fissile-editions.net/wimages/Loque.jpg

 

Commentaires

" chien souverain dans sa laideur ", accomplissement du distordu, perfection du chaotique.
Commentaire n°1 posté par Gilbert Pinna le 06/07/2011 à 21h23
Il mérite un dessin.
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 00h03
...irreprésentable.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 08/07/2011 à 07h15
Tant pis !
Réponse de PhA le 08/07/2011 à 17h18

mardi 5 juillet 2011

dernier Tick’Art

Dernière action Tick’Art aujourd’hui, avec les élèves du CFA des métiers du secteur aérien de Massy, que je remercie pour leur écoute attentive et sympathique en cette fin d’année, ainsi que leur professeur, et que la librairie l’Arbre à Lettres (celle de la rue Boulard dans le 14e) qui nous a accueillis pour la deuxième partie de la rencontre. J’en profite pour déplorer une dernière fois la disparition de ce dispositif, j’en avais déjà glissé ici quelques mots.




Commentaires

Il faut pousser ces jeunes à s'engager. Dans l'armée française si possible. 
(Ce serait à faire que je le ferais : retraite à 40 ans pour un sous-officier, des prêts à taux zéro, une prime d'invalidité si l'on se foule la cheville, la fierté d'avoir servi son pays, je vous demande un peu.)
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 06/07/2011 à 15h12
Rompez, Depluloin !
Réponse de PhA le 06/07/2011 à 18h34
"Y a quelqu'un?" (Jean-Paul II arrivant aux cieux)
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 06/07/2011 à 16h49
"J'ai un bouquin sur le feu" (PhA, à travers la porte de son céleste bureau)
Réponse de PhA le 06/07/2011 à 18h35