mercredi 31 août 2011

Céline Minard dialogue avec les Panotes.

L’art du dialogue avec les Panotes n’est pas une sinécure car, en raison de leur conformation, ils ont tendance à s’exprimer dans leur barbe et à ne pas écouter. Il faut, pour discuter couramment avec un Panote, atteindre à un degré d’intimité qui lui permette de se tenir devant vous les oreilles relâchées, la bouche découverte avec tout le reste, c’est-à-dire complètement nud. Encore faut-il qu’il ne se sente pas de gêne, ce qui tortillerait autrement le propos, et prendre garde à ne pas marcher sur ces grandes esgourdes qui peuvent occuper, selon le cas, la moitié d’une salle de bal. Malgré cela et peut-être pour cette raison, ils forment des sociétés harmonieuses où les individus s’entendent bien, les amants se repliant dans leurs oreilles respectives au moindre signe de dispute. L’expression de la colère ou du désaccord se borne par conséquent à quelques grimaces du nez ou du front, éventuellement quelques gestes – mais jamais jamais avec leur bâton de promenade qui les accompagne en tous lieux.
Ils font cailler le lait dans des auges de dix pieds sur dix sur quinze.
 
Céline Minard, So Long, Luise, Denoël, 2011, p. 123-124.
 
Les fabuleuses oreilles des Panotes sont tout leur vêtement, et chaque fois mon nez s’épate un peu davantage devant la langue à facettes de Céline Minard. (Trois petits rappels.)

Commentaires

Que des oreilles? Bon... la nature est mal faite en réalité!
(Ah oui, belle langue que celle-ci!)
 
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 31/08/2011 à 16h56
Celle-ci, c'est le mot : elle en a réellement plusieurs (la nature ne manquait pas d'imagination le jour où elle a inventé Céline Minard).
Réponse de PhA le 31/08/2011 à 17h24
Vous suis. Tout ouïe.
Commentaire n°2 posté par Denis Montebello le 04/09/2011 à 10h21
On va visiter les Ales ?
Réponse de PhA le 04/09/2011 à 12h09
 

lundi 29 août 2011

comme écrivain & comme homme

[…] !Où donc un homme, qui dans une certaine mesure a conçu l’effacement-de-soi depuis-des-années, peut-il soudain trouver en=lui la force de conviction et vouer toute son énergie à apparaître-comme-personnalité – ; 1 homme (ajouta-t-il avec mépris) – qui finalement s’est même abaissé à devenir écrivain (:c’est avec une pince à charbon qu’il relevait le mot) – pour donner un sens à sa vie. – L’avocat marqua une pause de circonstance, jetant d’abord un regard vers moi du haut de sa stature, puis vers la table où siégeait le Président.
– Cependant, en tant qu’écrivain il n’a jamais su appréhender réellement le monde extérieur et, le sentant, de toutes=ses=forces, il s’est replié sur lui-même, sur ses lectures. Mais dans ces profondeurs toutes personnelles – (de nouveau le regard de cet exsangueplaire d’impertinence s’abaissa vers moi comme vers un vulgaire batracien) – il n’a trouvé ni de quoi vivre ni assez de talent pour ses ambitions d’écrivain. D’où notamment sa faillite personnelle, professionnelle & commerciale. Et une telle perspective, qui coupait court à. toutes ses intentions, devait le conduire au désespoir & l’entraîner  vers ce geste désespéré. – (Monsieur Jeunavocat se racla la gorge d’autosatisfaction=repue. Puis il amorça le rush final :) – n’ayant en outre rien avalé de correct depuis des jours & pas même décroché ce minable job de portier au service de ramassage des ordures : pas de logement = pas de travail, le Vil Refrain, la Vieillantienne, en d’autres mots : un individu !raté à la fois comme !écrivain é: comme !homme, qui s’est finalement détruit lui-même dans un esprit de suite qu’il a été incapable d’appliquer s’agissant de sa vie. […]
 
Reinhard Jirgl, Renégat, roman du temps nerveux, Quidam, 2010, p. 486.
 
Bien sûr derrière les citations que paresseusement je recopie il y a ma voix du moment qui fausse un peu la donne. C’est vrai pour tous mes billets : tout ça parle d’abord pour moi, après tout ceci est un blog. Ce serait dommage néanmoins de se contenter de cette seule page 486 de ce gros livre qui, tiens, en est aussi un grand.


Commentaires

De temps en temps, c'est en gagner qu'emprunter le temps des autres.
Commentaire n°1 posté par Zoë Lucider le 29/08/2011 à 13h04
Sinon à quoi ça servirait que Ducrocq se décarcasse ? (Tout écrivain devrait s'appeler Ducrocq, non ?)
Réponse de PhA le 29/08/2011 à 18h11
Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains! ;)
J'aime beaucoup le sous titre "roman du temps nerveux".
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 29/08/2011 à 16h39
Oui, un livre qui en pèse une bonne : un peu de muscle ne saurait nuire.
Réponse de PhA le 29/08/2011 à 18h12
La fable "La cigale et l'oiseau" était en cours de rédaction...
Commentaire n°3 posté par Dominique Hasselmann le 31/08/2011 à 10h01
Tiens, j'avais oublié cette cigale. Cette tourterelle a accompagné mes lectures de juillet.
Réponse de PhA le 31/08/2011 à 18h07

vendredi 19 août 2011

une stratégie d’évitement

« Vous savez, ce qui importe beaucoup, et qu’un lecteur ne voit pas, ce sont les handicaps auxquels se heurte un auteur lorsqu’il écrit. Tout ce qu’il ne sait pas faire, ou ne réussit pas ; tout ce qui le pousse à contourner tel ou tel obstacle… C’est, entre autres, grâce à la stratégie d’évitement que se construisent un regard et une écriture. Je vois là des similitudes avec le travail des écrivains placés en situation de dictature. Ils arrivent toujours à parler des questions les plus délicates, bien que ce soit interdit. Ils trouvent un biais. Au lieu d’aller directement d’un point à un autre, ils vont faire des détours. (…) La censure, d’une certaine façon, était leur meilleure alliée littéraire car elle les stimulait, les aidait à trouver des portes dérobées pour faire passer leur art en contrebande. Les handicaps, c’est comme la censure. Il faut voir en eux des sortes d’« alliés objectifs ». Mon handicap, je ne sais pas concrètement en quoi il consiste, peut-être en une incapacité à créer de vrais personnages ; de ce fait, je vais écrire autour d’eux, les créer en creux, comme la Solange Brillat des Lumières fossiles, qui est le personnage principal mais n’apparaît jamais. »
 
C’est Eric Faye qui parle, et qui répond à Pascale Arguedas, dans un très beau livre à la reliure chinoise (c’est publié aux  éditions du Petit Véhicule), où elle s’entretient, outre Eric Faye, avec Denis Grozdanovitch, Jean-Bertrand Pontalis, Jean-Claude Lebrun, Sabine Wespieser, Michel Volkowitch, Fabienne Raphoz et Stéphane Beau. (Il y a aussi un premier tome, à découvrir ici.)
Conversations ou la Libre Parole, c’est le titre. En lisant les lignes ci-dessus, je me disais que donner la parole à un auteur, c’est parfois donner la parole à plusieurs.
 
On tire encore une fois le rideau sur les Hublots pour quelques jours.


Commentaires

Et que dire des handicaps auxquels se heurte le lecteur quand il lit!
Commentaire n°1 posté par Dom A. le 19/08/2011 à 22h00
Idem : il faut qu'il en tire avantage. (Ne me demandez pas comment !)
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 22h07
Je sens que je vais me mêler de cette conversation.
Commentaire n°2 posté par Zoë Lucider le 26/08/2011 à 12h47
Mêlez-vous, Zoë ; mêlez-vous !
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 17h17
Je vous signale que sur le site de l'éditeur, on parle de reliure "à la chinoise" (=_=). Et vous devez savoir que les Chinois n'aiment pas être confondus avec les Japonais (^_^).
Jedisça jedisrien.
"A la chinoise", j'achète:)
Commentaire n°3 posté par Ambre le 27/08/2011 à 14h44
Je ne vais pas chinoiser, je préfère corriger !
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 17h19
Oh! Je ris parce que vous avez corrigé:)
Commentaire n°4 posté par Ambre le 27/08/2011 à 18h38
Je ne voudrais pas envenimer les relations sino-japonaises.
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 19h54
Une des choses commodes, dans l'écriture, est la possibilité de (se) corriger.
Commentaire n°5 posté par Dom A. le 27/08/2011 à 19h29
C'est justement pour ça qu'en ce moment, je travaille - notamment - sur le refus de cette possibilité. Mais pas sur le blog, quand même ; faut pas pousser !
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 19h57
Elle est chouette l'affiche de La fête de l'Huma : une belle rebelle!
"Ecrire sans se corriger" : une superbe idée PhA.
Commentaire n°6 posté par Ambre le 27/08/2011 à 21h28
Un petit détour par la Fête de l'Huma cette année encore, Ambre ?
Réponse de PhA le 28/08/2011 à 12h38

jeudi 18 août 2011

dans le don, aucune hésitation n’est de mise

On ne console pas une petite fille en colère si on ne peut comprendre que ce qu’elle veut est ce qu’elle rejette, que ce qu’elle rejette est ce qu’elle veut prendre mais qui est mal donné, parce que la main le donne avec réticence. Dans le don, aucune hésitation n’est de mise, aucune condition préalable. Le geste doit couler de source et, comme dans un mouvement de gymnastique, partir d’un seul souffle ample de celui qui donne à celle qui reçoit.
Il ne sert à rien, en dernière ressource, à bout d’arguments, de jeter ce qu’on devait donner à la figure de la petite fille en colère, au risque de voir sa colère amplifiée dans des proportions incontrôlables.
 
Eugène Savitzkaya, Exquise Louise, Minuit, 2003, p. 69.


Commentaires

...et du coup, le roulé-boulé, avec retour sur soi, est un don très calculé.
Commentaire n°1 posté par Gilbert Pinna le 18/08/2011 à 19h29
A tenter.
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 18h24
Cette touterelle est bien pensive! Elle s'interroge sur le nombre de fois où elle a eu droit à un don sans retenue et moi de même
Commentaire n°2 posté par Zoë le 18/08/2011 à 22h58
Attendez que je compte... une, deux, trois, et avec cette fois-ci, quatre.
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 18h31
une tourterelle sans r c'est impensable.
Commentaire n°3 posté par Zoë le 18/08/2011 à 23h00
Une tourterelle sans r il lui faut un b : c'est une toutebelle.
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 18h32
Bon, dans le doute je ne donne rien à la petite fille. (D'ailleurs, je ne veux pas d'enfants, ni filles, ni garçons.)
Commentaire n°4 posté par Depluloin le 19/08/2011 à 10h38
Vous avez bien raison. Les filles, ça grandit, et dès dix ans ça ne pense plus que toilettes, maquillage et sac à main.
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 18h34
Je préfère de loin comme de près la tourterelle. Reste quand même à savoir si la colère appelle la consolation (quel charabia, ce passage, sur les émotions).
Commentaire n°5 posté par David Marsac le 19/08/2011 à 11h24
Eh bien David, quelle émotion ! (En fait ce n'est pas à proprement parler un passage - ou alors tout le livre n'est fait que de passages ; à en isoler un je fausse le regard.) Jette donc un coup d'oeil par le hublot droit (en bas à gauche), il y a sûrement un Savitzkaya pour toi. (Tu aimes le chou rouge ? la betterave ? les bettes ?)
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 18h42
Merci, en tout cas, pour le marché de saison. Je cherche en ce moment des croisements, des voies d'accès vers de nouvelles hybridations – des Zébrides ?
Commentaire n°6 posté par David Marsac le 19/08/2011 à 19h13
Moi aussi (et de l'autre côté de la page aussi).
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 21h31
Le don ne peut être que total, je suis d'accord. Si on attend un retour c'est déjà fichu.
Commentaire n°7 posté par Dominique Boudou le 19/08/2011 à 19h21
Moins que le retour attendu, c'est le sentiment de la réticence dans le don - mieux vaut un franc refus qu'un don à contre-coeur pour faire cesser les pleurs.
(Dominique ! ça faisait longtemps. ça avance ?)
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 21h36
Oui, ça avance. c'est déjà ça.
Commentaire n°8 posté par Dominique Boudou le 19/08/2011 à 21h52
Bien !
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 22h00
C'est bien Eugène S.
Commentaire n°9 posté par L...........................................uC le 23/08/2011 à 17h51
Ben tiens ! Je veux, que c'est bien ! (Admirez la puissance de l'argumentation de mon discours critique. Je ne comprends pas qu'on ne m'ait pas encore proposé une tribune où clamer mes avis à la population.)
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 17h03
 

mardi 16 août 2011

tapis rouge pour Eric Chevillard

Tang et Boulette copulaient hier après-midi dans le virage de la nationale qui traverse Chanteloup, concevant pour leurs maîtres attendris un mélange de braque et de bouvier qui fut réalisé plus rapidement que prévu lorsque déboula à pleine vitesse le camion de Sylvain Honhon, déménageur.
 
Eric Chevillard, Chiens écrasés, Le Tigre, 2011, p. 38.
  chien-ecrase.gif
(Oui, vous vous rappelez, Red Carpet, je vous en ai déjà parlé dans mes lectures d’été. Avouez que c’est tout de même bizarre les coïncidences.)
(Au fait, ça me fait penser… qu’en est-il de ce projet de loi en faveur d’une vignette sur les chiens, soutenu par Monsieur Le Comte, quelqu’un a des nouvelles ?)

Commentaires

Au XX° siècle (jusqu'aux années 30, 40 ?) existait encore un impôt sur les clebs.
Commentaire n°1 posté par albin le 16/08/2011 à 20h36
La belle époque ! Le passé était en avance sur son temps, c'est sûrement pour ça que Monsieur Le Comte est en retard.
Réponse de PhA le 16/08/2011 à 20h43
J'aime vos conseils de lecture, ils me rassurent sur mes propres choix.
Commentaire n°2 posté par Zoë le 16/08/2011 à 23h12
Chevillard aujourd'hui, Federman hier ; je ne prends pas de grands risques !
Réponse de PhA le 17/08/2011 à 10h14
J'hésite à lire Chevillard, tout comme je répugne à lire C.Delaume. J'attends de voir si ça résiste aux années, à la mode, au snobisme du moment...pas sûr. La littérarure, c'est pas seulement de l'opportunisme.
Commentaire n°3 posté par Lepetitmachinchose le 20/08/2011 à 13h25
Chevillard, ça fait quand même bientôt 25 ans que ça résiste. Le succès de son blog - récent - peut donner l'impression d'un effet de mode, ça a en effet pu faire chic aux yeux de certains de l'afficher dans leurs liens ; c'est juste un effet public, et c'est très loin de ce que disent vraiment ses textes. Il n'y a pas plus éloigné de l'air du temps et des effets de mode. (Par ailleurs, je ne saisis pas le rapprochement avec Chloé Delaume. Quel rapport ?)
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 16h48
 Lis tes ratures avec un T !
Commentaire n°4 posté par Lepetitmachinchose le 20/08/2011 à 13h28
Ah bah voilà Claro à droite ! Décidément, on n'en sort pas ! On fonctionne en petit comité...on étouffe et on s'auto-congratule quoi ! Je n'ai pas vu Danilewski, étonnant, non ? ;-)
Commentaire n°5 posté par Lepetitmachinchose le 20/08/2011 à 13h31
Quel comité ? Je ne connais pas Claro (ni Chevillard non plus, d'ailleurs). Je lis son blog, je l'apprécie, et j'en suggère la lecture, tout simplement. Vous étouffez ? Personnellement, moi, ça va bien ; dès les foins passés, je n'ai plus le moindre problème respiratoire.
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 16h55
Ca m'énerve ! Tout ça m'énerve ! Je retourne chez Flaubert !
Commentaire n°6 posté par Lepetitmachinchose le 20/08/2011 à 13h33
Embrassez-le de ma part !
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 16h58
Eric Chevillard est désormais "feuilletonniste" au "Monde des Livres" et a publié, jeudi dernier, un excellent article sur celui de Lydie Salavayre ("Hymne", Seuil, "Fiction & Cie"), autour ou au coeur de Jimmy Hendrix.
Commentaire n°7 posté par Dominique Hasselmann le 22/08/2011 à 09h36
Ah, Dominique ! Le phénix du blog ! ça y est ? c'est la renaissance ?
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 17h01
Sous le bandeau, lire Hendrix !
Commentaire n°8 posté par Dominique Hasselmann le 22/08/2011 à 09h36
Pensez à en parler au plus vite au président du Sénat. Il connaît personnellement beaucoup de chiens. Il pourrait organiser une consultation.
@D. Hasselmann, j'ai cru à un bandeau de censure. Soulagement, ce n'est pas encore pour aujourd'hui sur le hublot.
Commentaire n°9 posté par Thaddée le 23/08/2011 à 23h54
J'ai toujours pensé que les amateurs de chiens souffraient d'un manque de reconnaissance. Le tapis rouge de Chevillard est fait pour eux.
Réponse de PhA le 27/08/2011 à 17h07
@ Thadée : non, je me suis emmêlé les pinceaux (!) dans le choix de l'icône pour les couleurs des commentaires.
A propos du livre "Hymne", voir - ou écouter - sur mon blog, ce matin, une des versions de Jimy Hendrix.
Commentaire n°10 posté par Dominique Hasselmann le 24/08/2011 à 07h03
@ Thaddée : avec deux "d", encore un pinceau de travers.
Commentaire n°11 posté par Dominique Hasselmann le 24/08/2011 à 07h05

lundi 15 août 2011

ça pourrait déborder


Raymond Federman, Quitte ou double, Al dante, 2004, p.18-19.
 
Que Federman nous ait quittés ne l’empêche pas de lire dans mes pensées.
(Cliquez pour lire.)
(Ceux qui ont envie de savoir de quoi il s’agit peuvent aller faire un tour sur Sitaudis.)
(Merci Lydia, le beau cadeau !)

Commentaires

Ah, oui, merci.
Commentaire n°1 posté par Moons le 15/08/2011 à 22h32
 

vendredi 12 août 2011

l’autre chose que je veux exprimer, on ne peut pas encore la lire

Discute avec Monsieur Kolleritsch, un jeune homme silencieux au regard triste d’environ 35 ans, enseigne dans un lycée, chargé de cours à l’Université de Graz, publie la revue dans laquelle paraît mon texte, et je lui demande comment il est venu à moi, car il connaissait mes travaux – Ces travaux remontent à loin à présent, et ce que je veux écrire ne correspond plus à ce que j’ai écrit, ma conception aussi a changé – si bien que la discussion s’avère difficile, l’autre chose que je veux exprimer, on ne peut pas encore la lire, – toute situation devient ainsi pénible, quand on veut m’identifier à ce que j’ai commis.
 
Rolf Dieter Brinkmann,  Rome, regards, Quidam, 2008, p. 111.


Commentaires

(... me fait penser à cette considération sur le temps qu'il vous manquait pour écrire ce livre sur le temps qu'il vous manque pour l'écrire ... etc... )
Commentaire n°1 posté par Gilbert Pinna le 13/08/2011 à 10h45
(Le fait est que dans ce billet je laisse un peu Brinkmann parler pour moi.)
Réponse de PhA le 13/08/2011 à 10h52
C'est aussi l'impression que j'ai eu : que vous parliez! ... Bon, les écrits restent, et c'est parfois malheureux! 
 
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 13/08/2011 à 16h26
Un livre très étonnant, un peu blog avant l'heure, précisément.
Réponse de PhA le 13/08/2011 à 22h07
Hypothétique présent, introuvable individu, illusoire identité.
Fragile écriture.
Commentaire n°3 posté par albin le 14/08/2011 à 11h54
Vie naturelle.
Réponse de PhA le 14/08/2011 à 22h05
Petit extrait très juste. Publier (donc rendre nos mots publics) n'est décidément pas une affaire simple. Le challenge est donc de les rendre intemporels afin de les assumer toujours (bon, plus facile à dire qu'à faire).
Commentaire n°4 posté par Florence le 15/08/2011 à 12h30
Et je me dis que c'est aussi dans le mouvement qu'on trouve son équilibre.
Réponse de PhA le 16/08/2011 à 20h30
@Florence, oui c'est le difficile et le merveilleux
Commentaire n°5 posté par Jean-Christophe Sekinger le 15/08/2011 à 22h57
@Pha: belle photo de fragilité naturelle (et rose)
Commentaire n°6 posté par Jean-Christophe Sekinger le 15/08/2011 à 22h58
Compagnie silencieuse du lecteur.
Réponse de PhA le 16/08/2011 à 19h26
En Autriche ? Serait-ce la revue Liechtungen ?
Commentaire n°7 posté par Dominique Boudou le 19/08/2011 à 19h23
Là je ne saurais pas te dire - sauf que c'est au tout début des années 70.
Réponse de PhA le 19/08/2011 à 21h36

jeudi 11 août 2011

chef de chantiers

Eh bien oui : j’en ai deux en cours.
Coïncidence : l’un sert de décor à l’autre.

Commentaires

Tu mijotes, hum ? Miam.
Commentaire n°1 posté par Moons le 11/08/2011 à 21h26
Pas touche, c'est pas prêt !
Réponse de PhA le 12/08/2011 à 21h13
Vous repeignez votre livre de cuisine? 
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 12/08/2011 à 17h49
Je refais ma cuisine pour écrire un livre de cuisine (ça marche très fort, les livres de cuisine).
Réponse de PhA le 12/08/2011 à 21h16

mercredi 10 août 2011

C’est du boulot.


 























Eh bien, je me suis donné du mal, mais me voici avec une belle page blanche au-dessus de ma tête. Espérons qu’elle le restera !



Commentaires

Moi aussi ! L'été est propice aux rénovations ! Plafond, murs, tout refait à neuf dans le salon (l'été dernier c'était l'entrée, l'escalier et la salle à manger).
Commentaire n°1 posté par Pascale le 11/08/2011 à 10h20
Là c'était le plafond de la cuisine, dont il a fallu réenduire une bonne partie avant de le repeindre.
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 17h02
Plafond refait, lit au carré impeccable : le commencement d'une bonne journée.
Commentaire n°2 posté par David Marsac le 11/08/2011 à 11h19
Pour le lit, euh... (et pourtant j'ai fait trois semaines de classe dans la cavalerie)
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 17h03
Non, ce plafond ne laissera pas la "page blanche". Il sera propice à la rêverie, viendront alors de belles lignes, comme celles que je suis en train de relire (je le ressens très différemment de la première lecture. Je m'imprègne plus des mots que de l'histoire, c'est étrange, c'est beau) :
"Tu restes là un instant, à écouter, et en même temps tu secoues la tête, comme pour dire non, comme le cheval dont la crinière ondule, pour se débarrasser de cette impression gourde, de cette écharpe de cendres mouillées qui t'enserre et t'entrave, alors que pourtant tu es chez toi, que tu es rentré."
Chroniques imaginaires de la mort vive. page 22.
Commentaire n°3 posté par Ambre le 11/08/2011 à 12h27
Peut-être parce que celui-ci particulièrement a été prévu pour être relu ?
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 14h43
Serait-ce du papier peint? 
(Ces esclaves de la mode!:)
Commentaire n°4 posté par Depluloin le 11/08/2011 à 14h51
Nous commençons par le plafond - mais on va descendre.
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 17h04
Ce blanc pourrait être de la neige et quelqu'un pourrait griffonner un skieur comme dans la pièce de théâtre de Yasmina Reza, L'art, non ?
Commentaire n°5 posté par ©LN le 12/08/2011 à 14h51
Un skieur sur mon plafond ? Juste ciel !
Réponse de PhA le 12/08/2011 à 21h14
Le skieur, c'est comme le ciel. Il ne te tombera pas sur la tête. N'aie crainte !
Un skieur avec un bonnet péruvien, ça ne te séduit pas ?
Commentaire n°6 posté par ©LN le 12/08/2011 à 23h18
Avec des skis adhésifs ? Il peut servir de lustre ?
Réponse de PhA le 13/08/2011 à 22h06
De nos jours, l'art contemporain a de très nombreux admirateurs surtout auprès des Nouveaux Russes et des Américains. Si j'étais toi, et si je peux me le permettre, je te conseillerai de concrétiser ton excellente idée proposée ci-dessus. Un lustre. Oui. Garde-le un temps chez toi et met le sur le marché. Un lustre contemporain créé et utilisé par un écrivain européen pourra peser très lourd sur le marché de l'art chez nos deux voisins. De plus, ce sera un lustre écologique. Pas d'ampoules. 
Commentaire n°7 posté par ©LN le 13/08/2011 à 23h29

mardi 9 août 2011

Par le hublot (ou) La condition de l’homme marié

Parfois j’ai l’impression que Karel Čapek est l’un des lecteurs de ce blog. (Que ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire le fassent par le hublot pour quoi ? pour rien (à lire en commençant par le bas, de préférence.)
 
« Réveille-toi ! Tu entends, réveille-toi ! »
« Que se passe-t-il ? »
« De l’eau entre dans la cabine ! »
« Mais non. »
« Mais si ! On prend l’eau par le hublot ! »
« Mmh. »
« Quoi ? »
« Rien. Je dis mmh. »
« Bon, alors, fais quelque chose, s’il te plaît ! »
« Pourquoi ? »
« Parce qu’on prend l’eau ! On va se noyer ! »
« Mmh. »
« Nom d’un chien, ne te rendors pas ! »
« Je ne dors pas. » L’homme marié s’assied et cherche à tâtons l’interrupteur. « Que se passe-t-il ? »
« De l’eau entre dans la cabine ! Par le hublot ! »
« Par le hublot ? Mmh. Eh bien, il n’y a qu’à le fermer. »
(…)
« Diable » grogne l’homme marié.
« Qu’y a-t-il ? »
« Il y a que de l’eau entre par le hublot ! »
« Mmh. »
« J’ai été aspergé. »
« Il n’y a qu’à fermer le hublot ! »
L’homme marié jure tout bas, et tente de fermer le hublot ; mais, pour serrer ces boulons-là, il faudrait une clef anglaise.
« Saperlipopette ! »
« Quoi ? »
« Je suis trempé ! »
« Pourquoi ? »
« Parce qu’on prend l’eau !
« Mais non. »
« Mais si ! Par le hublot ! »
« Mmh. »
Les vis du hublot sont enfin serrées ; à vrai dire, il a failli y laisser les doigts et est trempé comme une soupe. Vite, sous les draps, et se glisser la bouée de sauvetage sous la tête.
Un gémissement d’agonisant.
« Qu’y a-t-il ? »
« Ça tangue ! »
« Mmh. »
« Je vais avoir le mal de mer ! »
« Mais non. »
« Mais puisque je te dis que ça tangue ! »
« Mais non. »
« Ça tangue horriblement ! »
« Mmh. »
« Tu ne le sens pas ? »
« Pas du tout. » A vrai dire, ça tangue vraiment, mais une femme ne doit pas tout savoir. Et puis, c’est presque agréable ; on est soulevé à bonne hauteur, puis il y a un instant d’hésitation, le bateau grince et on redescend en planant ; et maintenant, voilà qu’on a la tête qui remonte.
« Tu ne sens toujours pas ? »
« Absolument pas. » C’est étrange de voir tout à coup ses propres pieds plus haut que sa tête ; ils prennent alors un air inhabituel.
« On ne va pas se noyer ? »
« Ne-e-ei. »
« S’il te plaît, ouvre le hublot ou je vais étouffer ! »
L’homme marié redescend de sa planche à repasser et ouvre le hublot.
 
Karel Čapek, Voyage vers le Nord, éditions du Sonneur, 2010, p. 127 à 129.
 
Mais tout cela n’empêche pas – au contraire : tout cela permet de mettre en relief le regard de Čapek sur les beautés de la côte norvégienne, notamment après le franchissement du cercle polaire arctique. Quand il n’y met pas les mots, il y met le dessin. Une belle lecture, merci à la prescriptrice (c’est comme ça qu’on dit ?).
  


Commentaires

Je l'ai repéré aussi, ce livre, pas encore acheté mais je le lirai. Tu te souviens de L'année du jardinier, lu à voix haute en duo dans une jardinerie il ya quelques années (sourire) ?
Commentaire n°1 posté par Pascale le 09/08/2011 à 21h11
Mais oui ! (Et à propos de l'autre lectrice, je viens juste de trouver chez elle un beau petit livre noir et carré.)
Réponse de PhA le 09/08/2011 à 21h14
Merci ! Je le trouve très beau itou...
Commentaire n°2 posté par Pascale le 09/08/2011 à 21h17
Prendre l'eau par le hublot comme on prend le diable par la queue.
Commentaire n°3 posté par Gilbert Pinna le 10/08/2011 à 07h39
Diable ! On ne le tire plus ?
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 14h42
Le plagiat est évident. J'alerte mon avocat. Ou bien préférez-vous le vôtre?
Commentaire n°4 posté par Depluloin le 10/08/2011 à 11h10
Il me faudrait un avocat par anticipation.
Réponse de PhA le 11/08/2011 à 17h00

lundi 8 août 2011

les croisés s’amusent

Vrai, c'était un joli bateau ; un bateau-poste flambant neuf avec tout le confort qu’un cœur modeste peut souhaiter ; le seul malheur tenait à sa cargaison, qu’il transportait vers le nord. Je ne parle pas ici du chou, de la farine, ni de ce genre de denrées que nous chargeâmes près de Bergenhus ; non, le problème venait de la cargaison spirituelle : un groupe de représentants d’une quelconque église américaine, d’une sorte de congrégation chrétienne en voyage organisé vers le cap Nord ; je n’osai pas leur demander qui ils étaient au juste, de peur qu’ils ne me convertissent à leur foi.
Je ne sais donc pas exactement quelle doctrine prêche cette église américaine, mais, voilà ce que je peux en dire :
1. ses membres lancent, dans un joyeux vacarme, des anneaux de corde sur des piquets ou courent sur le pont après une sorte de palet de bois qui vient se prendre dans les pieds des autres passagers, opération qui assura d’ailleurs à cette sainte confrérie une victoire éclatante dans la conquête du gaillard d’avant avant même que nous ayons levé l’ancre ;
2. ils engagent la conversation avec une affabilité extrême aussi bien entre eux qu’avec les autres passagers, ce qui leur permit d’occuper soudainement le gaillard d’arrière et tous ses fauteuils et chaises longues, qu’ils couvrirent dans la foulée de leurs châles, romans, bibles et sacs, histoire de s’en approprier l’usufruit permanent et de marquer leur propriété inaliénable du lieu ;
3. à table, ils entonnent des chants de guerre chrétiens, de sorte qu’ils nous boutèrent, nous autres faible minorité désordonnée, hors de la salle à manger ;
4. ils organisent sans cesse des jeux de société, des bals, des fêtes, des chorales, des offices religieux et autres réjouissances ; il est probable que ces gens cultivent une sorte de joyeux christianisme et qu’ils cherchent sans relâche à répandre autour d’eux l’esprit d’une jovialité innocente qui plaît à Dieu ; je vous le dis franchement, c’était affreux ;
5. ils pratiquent avec ferveur l’amour du prochain et l’exercent notamment sur les gens souffrant du mal de mer, les chiens, les jeunes mariés, les errants, les marins, les autochtones et les étrangers, en les accostant et en les encourageant, en les apostrophant chaudement, en les saluant, en leur souriant et, d’une façon générale, en les accablant de toutes sortes de prévenances ; ainsi, il ne nous restait plus qu’à nous barricader dans nos cabines pour y blasphémer tout bas, avec acharnement. Que le Dieu de miséricorde prenne nos âmes en pitié !
 
*
Que c’est beau par ici ; vois donc ce fjord silencieux, plein de lumière, pris entre les falaises du Nordhordland et les côtes de granit des îles nues ; vois donc ce coucher de soleil humide et rose, dilué dans le ciel tout entier, sur la vaste mer, entre des montagnes d’un bleu indigo et brumeux ; et ce bateau de pêche qui nous frôle tel un spectre, avec son petit fanal rouge, mon Dieu, quelle beauté ! Et voilà que, dans ce soir divin, la sainte confrérie se met à bêler un cantique.
 
Karel Čapek, Voyage vers le Nord, éditions du Sonneur, 2010, p.105 à 108.
 
Comme je le disais l’autre jour, pendant ces vacances, j’ai beaucoup lu. Et comme j’étais dans le Sud, j’en ai profité pour faire un voyage vers le Nord (Danemark, Suède, Norvège), avec Karel Čapek, grâce auquel la compagnie de cette sainte congrégation américaine (sur une petite partie de son voyage, heureusement pour lui) est devenue fort plaisante.

vendredi 5 août 2011

on l’avait mis en terre sans lui

Non loin de la fosse ouverte, la dalle de marbre gris foncé, chic, sobre, gravée de son nom, Louis Vertumne, et de ses dates, reposait sur des bastaings. C’était quelque chose, ces dates, la seconde, surtout. De son vivant, bien sûr, il l’avait parfois estimée à vue de nez, en se basant sur la longévité moyenne des hommes de sa génération, et sur ses handicaps : longtemps fumeur, imperméable à toute idéologie diététique, travailleur sédentaire, adepte du no sport churchillien… Il ne s’était pas trompé de beaucoup au bout du compte. L’initiative de Donovan Dubois avait juste un peu précipité les choses… En retrait de la fosse, quelques gerbes et couronnes. A notre confrère, ça c’était son journal. Ils n’avaient même pas mis A notre cher confrère. On lui rendait le peu qu’il avait donné. En travers des couronnes, sur des bandes de taffetas violet ou bleu roi, des souvenirs et des regrets dorés dont certains au moins, ceux des trois muses, devaient être sincères. En tout cas il avait loupé la cérémonie, on l’avait mis en terre sans lui, la compagnie s’était dispersée, il se retrouvait planté tout seul devant sa tombe comme un gosse en retard devant la grille de l’école.
 
Georges-Olivier Châteaureynaud, Le corps de l’autre, Grasset, 2010.
 
J’aime aussi voir ce qui se fait aux antipodes (les miens). C’est un peu dans cet esprit que je reviens vers les belles fictions de Châteaureynaud (je garde un beau souvenir de son recueil de nouvelles Singe savant tabassé par deux clowns, notamment de celle intitulée Civils de plomb). Sur un sujet pas franchement original (mais vous savez ce que je pense des sujets) (en l’occurrence : un vieux critique littéraire aigri se retrouve coincé dans le corps du jeune loubard qui vient de le poignarder), il laisse joliment se poser la question qui (ou quoi) être – laquelle, tiens, n’est pas du tout à mes antipodes ; au contraire c’est à deux pas.



Commentaires

 "qui (ou quoi) être"
Oui, c'est tout vous:) 
Commentaire n°1 posté par Ambre le 06/08/2011 à 11h25
(Oui, d'ailleurs en ce moment je suis plutôt un caramel mou. Il va falloir réagir !)
Réponse de PhA le 07/08/2011 à 10h51
Comme quoi, rien de plus proche que les antipodes -comme qui ?
Commentaire n°2 posté par albin le 06/08/2011 à 14h14
A moins que je n'aie fait le tour du monde sans m'en rendre compte, je suis parfois si distrait.
Réponse de PhA le 07/08/2011 à 10h57
Qui (quoi) être ? ... Comme je n'ai plus guère le choix, je ne me pose pas la question. (Je viens de découvrir que je suis churchillien, c'est quelque chose!:)
 
Commentaire n°3 posté par Depluloin le 06/08/2011 à 16h35
Absolument, Depluloin : vous êtes churchillien. Vous l'ignoriez donc ?
Réponse de PhA le 07/08/2011 à 10h59
@ Deplulion : ... et vous lui ressemblez?
 
Commentaire n°4 posté par Ambre le 07/08/2011 à 10h58
Son portrait craché !
Réponse de PhA le 07/08/2011 à 22h47
Je n'ai rien lu de cet auteur, mais tout cela me fait penser au début de à "La belle image," de Marcel Aymé, où le personnage principal ne se reconnaît plus dans ce que lui renvoie une vitrine de magasin...
Commentaire n°5 posté par Lza le 26/01/2012 à 09h29
Ne pas reconnaître, c'est le commencement de la sagesse.
Réponse de PhA le 28/01/2012 à 11h45

jeudi 4 août 2011

lectures de vacances


J’ai beaucoup lu en juillet. J’ai même lu et relu avec un plaisir non dissimulé l’enseigne de cette agence de location de voitures de luxe : « Red Carpet ». Comme nous n’avons pas quitté l’Hexagone, il faut bien sûr lire « raide carpette ».
J’ai lu aussi, sur un paquet de thé Lipton, le faire-part suivant : « Ce thé se marie délicieusement bien avec Mamie Gâteau Nature. » Je vous laisse imaginer le naturel désespoir de Papy Gâteau éconduit.

Commentaires

Ces vacances obligées sont d'un tel ennui que l'on se jetterait sur n'importe quelle lecture! Grâce au ciel, vous avez su choisir! :))
 
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 04/08/2011 à 12h12
N'est-ce pas ?
Réponse de PhA le 05/08/2011 à 09h49
Un Papy Gâteau raide carpette ? Je vais les dénoncer à la SPPG, moi !
Commentaire n°2 posté par Moons le 04/08/2011 à 21h18
Oui, il y a de ces vieux vicieux...
Réponse de PhA le 05/08/2011 à 09h49
L'écrivain n'est jamais en vacances; il fait son miel de ce qu'il voit, en attendant que ses lecteurs le dégustent...
Commentaire n°3 posté par Ambre le 06/08/2011 à 11h23
Tout fout le camp ! (d'ailleurs je m'en vais). Pauvre Papy gâteau.
Commentaire n°4 posté par Thaddée le 08/08/2011 à 23h09
Revenez !
Réponse de PhA le 09/08/2011 à 21h15