jeudi 21 juin 2012

Vu de l’extérieur


Un petit lien vers un article d’Ouest-France à propos du festival Ecrivains en bord de mer à la Baule en juillet, si j’étais dans le coin j’irais bien y faire un tour ; ce qui me fait réagir c’est le commentaire (facétieux ?) du rédacteur de l’article : « Vu de l’extérieur, ces Rencontres sont celles des écrivains inconnus. Ni Marc Lévy, ni Florian Zeller, ni Amélie Nothomb à l’affiche. » En effet, il y aura Claro, Marie Cosnay, Arno Bertina, Yves Pagès, Mathias Enard... qui me font comprendre, si je ne le savais pas déjà, que je ne vois pas les choses de l’extérieur – même si je n’ai pas vraiment l’impression de les voir de l’intérieur. Il est possible cependant, il est même probable que je voie les choses de l’intérieur sans bien me rendre compte que je suis à l’intérieur. Il y a peut-être les écrivains de l’intérieur et les écrivains de l’extérieur. Les écrivains de l’extérieur, ce sont Marc Lévy, Florian Zeller et Amélie Nothomb. Qui ne sont que des écrivains de l’extérieur. Car de l’intérieur, je peux vous le dire puisque Ouest-France me fait comprendre que c’est sûrement là que je suis (maintenant que j’y pense, je me soupçonne même d’être à l’intérieur de l’intérieur, voire à l’intérieur encore de cet intérieur à l’intérieur de l’intérieur. Vous me suivez ? Fermez donc la porte derrière vous, qu’on reste bien à l’intérieur) ; de l’intérieur, donc, Marc Lévy, Florian Zeller et Amélie Nothomb ne sont probablement pas des écrivains. Et ce n’est que justice, une justice géographique, en quelque sorte : ils ne vont tout de même pas être à la fois les écrivains de l’intérieur et de l’extérieur ? En tout cas je ne les ai jamais lus. Il est même probable que, du fond de mon intérieur à l’intérieur de l’intérieur, je n’aurais jamais entendu parler d’eux si, de temps en temps, une voix venue de l’extérieur n’avait prononcé leur nom. C’est vrai, monsieur, que vous écrivez des livres ? Ma mère elle aime beaucoup Guillaume Musso. Vous connaissez Guillaume Musso ? Non, je ne connais pas Guillaume Musso. Vous devriez le lire. Tu sais, j’ai déjà beaucoup de livres à lire. Par exemple, je n’ai lu qu’une dizaine de livres d’Antoine Volodine. Tu te rends compte de la lacune ? (Inutile de préciser qu’entre temps le dialogue est passé en mode off.) Bref. C’est un problème d’homonymie, quoi. Guillaume Musso et moi pratiquons des activités sans aucun rapport mais qui, bêtement, portent le même nom. Un peu comme l’agent de police et l’agent immobilier, quoi. Ça prête à confusion. On s’étonnera après que la visibilité soit mauvaise.

 

 

Commentaires

Vous me donnez envie de rouvrir La littérature sans estomac. Vous êtes un Pierre Jourde, vu de l'intérieur!
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 21/06/2012 à 21h10
Ah non, lui il lit les auteurs qu'il critique ; je ne suis pas si fou.
Réponse de PhA le 22/06/2012 à 10h57
Tiens, Depluloin est de retour et il ne me l'avait pas dit !
Commentaire n°2 posté par Pascale le 21/06/2012 à 23h14
C'est Depluloin du bois mesdames.
Réponse de PhA le 22/06/2012 à 11h00
Ironie : vous n'allez pas me croire mais il a fallu que je vous lise pour que, de l'intérieur de mon igloo, j'entende (ce n'est pas le bon mot, je n'en ai pas d'autre) parler de Guillaume Musso....
Commentaire n°3 posté par Anonyme le 22/06/2012 à 08h32
C'est signe que votre igloo est bien isolé - ce qui est la qualité principale qu'on attend d'un igloo.
Réponse de PhA le 22/06/2012 à 11h02
Lorsque j'étais donneuse de voix, j'ai du enregistrer deux Marc Lévy et un Amélie Nothomb. Heureusement, je n'ai pas enregistré que ce genre de...disons ... produits. Mais il faut bien faire plaisir à tous les lecteurs, quitte à se détendre après  avec d'autres nourritures plus substancielles.
Commentaire n°4 posté par Lza le 23/06/2012 à 15h11
En réalité je n'ai rien contre ces auteurs et encore moins contre leurs lecteurs ; ce qui est gênant, c'est la confusion des genres - et là on même bien au-delà d'une différence de genre. A ce titre je trouve quand même que les couvertures de Musso et Lévy annoncent clairement la couleur, c'est déjà ça - mais ce n'est pas forcément le cas pour d'autres livres pas tellement plus littéraires.
Réponse de PhA le 25/06/2012 à 16h15
J'aime beaucoup tes considérations géographiques, Philippe, autre manière de dire que le hublot marque la différence entre l'intérieur et l'extérieur : question de survie que j'approuve. Cela dit, Marc Levy s'écrit sans acent aigu, comme Zeller ou encore Nothomb : leur signe de reconnaissance, en quelque sorte. J'ai lu le premier livre de Marc Levy : cela m'a fait penser à du Jacques Abeille, moins le bourdonnement, phrases vides et narration invraisemblable. C'est dire au fond – au fond – que seul le hublot compte, sa densité, son cercle plus ou moins rond, ses points de rouille, la mobilité de son loquet, (son étanchéité ?), bien plus que le côté où l'écrivain se trouve. Il me semble.          
Commentaire n°5 posté par David Marsac le 29/06/2012 à 09h54
Bien sûr que Levy n'a pas d'accent, où avais-je la tête ?
Réponse de PhA le 01/07/2012 à 10h18
 

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