mardi 15 avril 2014

Mon jeune grand-père (34)

  Le 2 mai 1917 Mes chers parents
Le courrier est assez normal en ce moment. Et l’écriture est particulièrement facile à lire, peut-être un peu moins serrée, plus détendue. J’ai reçu les cartes de papa des 14 et 17 avril, la lettre du 18 et celle de Geneviève du 16 A. Il ne prend pas la peine d’écrire « avril » en toutes lettres. Pourtant il y avait la place. J’ai reçu aussi une lettre de Wallard du 16. Je ne sais pas du tout qui est Wallard.
Un retour à la ligne marquera la pause que j’ai dû faire pour aller chercher la carte du 16 mars où j’avais cru lire le nom d’un certain Walrand. Non. Ce n’est pas le même nom : les deux l ne font aucun doute.
 D’ailleurs après une nouvelle recherche il était déjà question de Wallard dans la carte du 26 février. Je reprends.
Je remercie ma très chère sœur de sa longue lettre. Pour la tarte dont elle parle c’est bien comme elle le pense. Mais j’ai un doute sur le mot « tarte ». Je viens de recevoir la boîte qu’elle m’a demandée elle a comme dimensions 17 ½ x 12 x 7 ½. Est-ce suffisant, si elle la veut plus grande qu’elle le dise. J’ai bien souvenir d’une boîte en kerbschnitt de mon grand-père mais les dimensions me paraissent grandes. Ou alors c’est une autre que celle à laquelle je pense. C’est facile de changer. Celle que j’ai reçue servira pour une autre personne. Tiens, c’est peut-être ça. Au sujet de la réponse de Jean je m’y attendais un peu car, car s’il avait eu une bonne nouvelle à annoncer il l’aurait fait sans tarder. Dans la carte du 23 avril on attendait une carte de Jean. Mais je ne sais toujours pas de qui il s’agit. Comme colis j’ai reçu les paquets postes n°s 25.28.3.4.6.7. Tous en bon état. Dimanche nous avons invité à déjeuner notre professeur d’anglais et mon Russe. Mon cuisinier s’était encore surpassé, on a fait un bon petit repas et on a passé quelques heures agréables. Ce souci, revu récemment dans la grande illusion, de faire aussi comme si on n’était pas dans un camp de prisonniers. Le temps est très beau depuis quelques jours, et c’est un plaisir d’aller faire le lézard au soleil. J’espère qu’il en est de même chez vous, car autrement ce serait bien ennuyeux. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant tous deux bien fort, ainsi que Geneviève et Louis et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tt son cœur.
Edmond

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