dimanche 21 mai 2017

douceur du chômage

je touche le chômage il est doux souple, un peu poilu
d'autres l'ont glabre et rugueux
je prépare mon corps pour la phrase dite
chômage et je hurle

chômage plus fort personne n'entend je promets de hurler de mieux en mieux je ne suis pas en mesure de promettre mais personne n'entend je promets à l'espace je suis un chômeur monstrueux je crache sur le travail

mon cœur est un piano fermé à clef dit la jeune fille quelle musique entendre alors quel air aimer ?
le désir était là quelqu'un l'a détourné
les techniques ont caché les outils j'ai appris à m'en servir mais pas pourquoi je m'en servais


Antoine Mouton, Chômage monstre, éditions La Contre-allée, 2017, p. 64-LXV.


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